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Bigmammy en ligne

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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
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21 avril 2025

Le syndrome du cordonnier, roman de Sébastien Rutés

La signification du titre est donnée en page 99, et aussi en page de garde, dans cette citation de Pline l’Ancien : Ne supra crepidam sutor iudicaret, soit : « Cordonnier, tiens-t’en à la sandale », ou plus précisément « Evite de porter un jugement qui dépasse ta compétence. »

Augustin Cami, le beau gosse héros de ce roman en forme de fable, passe tellement de temps à exprimer ses convictions (libertaire, écologiste, allergique à toute forme de pouvoir …) qu’il ne trouve plus celui de s’en forger. Pressé par l’injonction sociale d’opiner, il endosse dans l’urgence les idées que son public attend de lui, prend machinalement le contrepied de ses adversaires politiques ou se fait l’écho des points de vues de ceux de son camp, lesquels recourent au même expédient.

Auteur à succès d’un unique premier roman, il vole de plateaux télés en interviews, où il se pavane en tant qu’écrivain aventurier, écrivain voyageur, écrivain prolétaire, ne résiste à aucune sollicitation de ses fans (mais surtout de son agent et de son éditrice qui le pressent de s’atteler à un second ouvrage), passe de heures sur tous les réseaux sociaux.

Et puis, il subit une grosse dépression ...

L’auteur, lui, n'en est pas à son premier roman. ll poursuit ici les thèmes qui lui sont chers : les arcanes de la création littéraire, l’imposture, les ravages de la technologie, la célébrité envahissante, la communication omniprésente et le panurgisme béat des admirateurs et admiratrices avides de selfies. Le style est élégant – c’est ce qui m’a permis d’aller jusqu'au bout du livre – mais on se lasse vite des références littéraires, musicales et publicitaires des années 80, des personnages loufoques aux prénoms rares.

Certains de ces personnages recèlent naturellement une clé, comme ce leader d'une formation politique d'extrême gauche ... mais je n'ai pas su en décrypter d'autres ...

C’est surtout une réflexion philosophique sur le pouvoir et ce que l’on en fait – ou pas – empaqueté dans une critique un peu facile de la société médiatico-idéologique qui conduit à la violence lorsqu’on n’a plus les mots pour exprimer des idées.

Une satire acide, réaliste et parfois drôle. Augustin est assez sympathique, par exemple dans sa relation avec les femmes et surtout sa fille Camille, une adolescente de 13 ans, qui semble à elle seule emporter avec elle le bon sens et la distance nécessaires à la survie dans notre monde de brutes.

 

Le syndrome du cordonnier (Le pouvoir), roman de Sébastien Rutés, édité chez Gallimard NRF, 290 p., 20€

20 avril 2025

Les lendemains qui chantent, polar d'Arnaldur Indridason

Une nouvelle recherche de l’enquêteur à la retraite – mais pas tant que ça – Konrad, dont on apprend un peu plus su sa vie professionnelle et privée passée …

Veuf inconsolé d’Erna, il a vécu une enfance perturbée avec un père escroc et violent, au point qu’il a été retrouvé assassiné. Comme inspecteur à la Criminelle de Reykjavik, il faisait équipe avec son ami Leo qui a depuis sombré dans l’alcool et avec lequel il a aussi bénéficié de quelques pots de vin. Sa réputation n’est donc pas des meilleures auprès de ses anciens collègues. Néanmoins, il garde le contact avec la policière Marta et la medium Eyglo, qui a de temps en temps des visions troublantes.

Leo est impliqué dans une très vieille affaire : il avait jadis obtenu d’un homme les aveux d’un crime, ayant révélé avoir noyé la victime, alors que le cadavre vient d’être retrouvé dans une anfractuosité de rocher. Le condamné croupit donc depuis des années en prison alors qu’il n’est pas le coupable … 

Un Islandais revenu au pays après avoir fait sa vie en Norvège a été retrouvé assassiné au bord d’un lac, et le fils d’un teinturier, ancien communiste revenu d'URSS très hostile au système soviétique, s’interroge toujours sur sa disparition inexpliquée, des dizaines d’années après.

A priori, aucun lien entre ces affaires refroidies ? Des similitudes cependant : la corruption et les liens – ou secrets - de familles influentes, le sport – plusieurs des témoins faisaient partie de l’équipe nationale de handball - les relents de la guerre froide et des manipulations des autorités soviétiques sur une jeunesse prompte à gober les illusions des lendemains qui chantent.

Quelle était la personnalité du jeune homosexuel assassiné à la sortie d’une discothèque dans les années 70, quel rôle avait joué cette nuit -là son coéquipier Leo, très lié à l’époque avec la famille de l’entrepreneur très influent Alfons ? Que viennent faire ces Ladas déglinguées que des islandais proposent à la vente aux marins des chalutiers soviétiques accostant au port ?

Autant de secrets parcellaires que les multiples témoins sont prêts - ou pas – à révéler à Konrad, qui va s’efforcer de les éclaircir, car il se demande quelle culpabilité pousse Leo à se détruire dans l’alcool. Un tableau bien sombre de la lisse apparence de la société islandaise … pas si éloignée de la nôtre en tous cas.

 

Les lendemains qui changent, polar d’Arnaldur Indridason, traduit de l’islandais par Eric Boury, aux éditions Métailié, 326 p., 22,50€

 

19 avril 2025

Mon challenge personnel Salade César #9

Pas vraiment en forme pour déjeuner, mercredi, pourtant en compagnie de mon petit-fils en vacances ...

 

J'ai joué la facilité en choisissant "Le Guynemer", un bistrot normalement très fréquenté par les étudiants, avec une carte ultra traditionnelle, en pensant qu'ils devaient avoir besoin de clients en ces temps de vacances scolaires, justement.

 

Bien entendu, j'ai choisi la salade César. Et ce fut une bonne surprise.

 

Passons sur le fait que les filets de poulet sont panés ... mais servis croquants et tièdes, de bonne qualité. La sauce est généreuse, ce qui est rare. Les copeaux de fromage semblent bien du parmesan.

La salade est croquante, et le tout est surmonté d'un oeuf poché, bien liquide, juste à point.

 

Bref une excellente recette, au tarif de 18,50€, ce qui dans le quartier est raisonnable, le service souriant. Tout pour plaire.

J'y retournerai volontiers ...

 

Le Guynemer - 78 rue d'Assas, à l'angle de la rue Vavin  - cuisine traditionnelle - 01 42 02 63 42

18 avril 2025

Il y a 60 ans, jour pour jour ...

18 avril 1965 ... à Cannes, c'était lors de l'Année préparatoire à Sciences Po.

 

Je passais les vacances de Pâques chez mes parents et j'étais de sortie avec des camarades. L'un d'eux était venu me chercher à la maison avec la voiture de son père : il avait son permis depuis peu, à 19 ans. Claude était déjà en deuxième année, son objectif était de réussir le concours d'entrée à l'ENA.

 

Nous sommes sortis en boîte de nuit : Le Whisky à gogo. Nous avons dansé, il n'était pas tellement doué ... Il me semble que durant toute ma vie, je n'ai fréquenté ce genre d'établissement que trois fois ... Après ce 18 avril, ce n'était plus nécessaire !

Car il m'a fait rire, raconté des tas d'histoire intelligentes. Bref, en me raccompagnant chez moi, nous nous sommes embrassés. Pour la première fois.

Ainsi a commencé notre histoire d'amour. Qui a duré jusqu'au 19 août 2022.

Nous célébrions toujours cet anniversaire ! 

 

Je continue.

17 avril 2025

L'heure des prédateurs, essai de Giuilano Da Empoli

Quelle douche glacée après l’optimisme – très mesuré – de Frédéric Encel !

Selon l’auteur, dont j’avais apprécié le roman précédent,  « l’heure des prédateurs n’est au fond qu’un retour à la normale. L’anomalie ayant plutôt été la courte période pendant laquelle on a pensé pouvoir brider la quête sanglante du pouvoir par un système de règles. » Triste constat sur le brutalisme qui nous submerge ...

Exit donc, l’esprit des Lumières, les principes de la démocratie et de d’état de droit, et place désormais à la force brute de ces nouveaux dirigeants qui agissent sans remords au mépris des règles qui régissaient le monde depuis plus de deux siècles.

Notre époque a basculé dans une sorte de retour aux condottieres de la Renaissance et aux comportements de ceux qui sont dans l’action, à l’instar de César Borgia et des adeptes de Machiavel. La fin politique justifie tous les moyens.

« Ainsi, les destins de nos démocraties se jouent de plus en plus dans une sorte de Somalie digitale, un Etat en faillite à la mesure de la planète, soumis à la loi des seigneurs de la guerre numérique et de leurs milices. » Car le socle sur lequel reposait l’ancien monde s’est effondré. Le chaos n’est plus l’arme des rebelles, mais le sceau des dominants. 

Les nouveaux maîtres du monde sont des manipulateurs d’opinion, des oligarques des bases de données, des virtuoses de l’intelligence artificielle. Nous les connaissons tous, inutile de les nommer – j’aurai bien trop peur d’être « logée » par un algorithme de censure !

Ce livre bref – une suite de récits de rencontres au sommet avec des plus hauts dirigeants, de portraits acérés, donne l’alerte aux démocrates désormais "old style" et recueille déjà un grand nombre de lecteurs, fait froid dans le dos mais ne propose aucune alternative.

Il est toutefois salutaire de savoir s’informer, mais tout cela est bien inquiétant, et fait le lien avec le récent ouvrage d’Antoine Lefébure « Vie et mort du secret d’Etat ».

 

L’heure des prédateurs, essai de Giuliano da Impoli, édité chez Gallimard, 152 p., 19

16 avril 2025

La rebelle, les aventures de la jeune George Sand, série TV

La rebelle, les aventures de la jeune George Sand est une série française « en costumes » de belle facture, diffusée sur Antenne 2 ce lundi et la semaine prochaine, réalisée par Rodolphe Tissot et co-scénarisé et produite par Georges-Marc Benamou. Malgré une appréciation peu flatteuse de mon magazine télé (« récit scolaire »), j’ai beaucoup apprécié les deux premiers épisodes et vais rapidement me plonger dans la suite.

Une nouvelle fois, les Romantiques sont à l’honneur. Et j’avoue n'avoir jusqu'ici rien lu de cette écrivaine devenue un classique de notre littérature. 

J'en avais un peu appris toutefois après une visite de son domaine de Nohant, mais il y a très longtemps …

 Quant à son apparence physique, son portrait photographique le plus célèbre par Nadar la représente à soixante ans, avec un air de fatigue et toujours ce nez très long … bien éloigné de la fougueuse jeune baronne Dudevant dans la beauté de ses 27 ans, quand elle fuit les violences conjugales de son détestable mari.

Une femme qui entend vivre de son talent d’écrivain, mais obligée de publier sous un pseudonyme masculin ! 

Quel scandale pour cette bourgeoisie qui vient pourtant de mettre à bas Charles X et se pique de faire la révolution ! Tous les poncifs du maintien de la femme sous la férule de son père puis de son mari, après l’abolition du divorce sous la Restauration, sont de sortie … Qui plus est, cette femme s’habille en homme, fume le cigare, a des amants, entretient une liaison avec l’actrice la plus célèbre de son temps – Marie Dorval.

Une reconstitution spectaculaire, un casting de comédiens de talent – et en particulier le rôle-titre incarné avec fougue et sensibilité par Nine d’Urso, fille d’Inès de la Fressange, du rythme … Tout pour plaire et inciter le spectateur à lire les premiers romans de cette grande dame du féminisme et de la littérature, dont Indiana.

De la littérature qui fait envie, du suspens, des scènes "hot" .... j'ignore s'il y aura une saison 2 mais j'ai regardé les 4 épisodes sur France TV+ avec grand plaisir. Décidément, j’adore les séries !

Distribution : Nine d’Urso (George Sand), Vincent Londez (Casimir Dudevant), Megan Northam (Pauline de Beaumont), Barbara Pravi (Marie Dorval), Aymeric Fougeron (Jules Sandeau), Philippe Torreton (Bertrand Renault) etc…

Sur Antenne 2, lundi et sur France TV+

 

 

15 avril 2025

Les enfants perdus, polar historique de François Sureau, de l'Académie française

Voici le premier polar écrit par cet auteur membre de l’Académie française depuis 2020 qui, comme moi, déclare sans ambages adorer les romans policiers et les séries américaines, en particulier celles adaptées de Bosch (Michael Connelly) …

« Le roman policier "est ce que je préfère lire", indique François Sureau sur France Inter. "J'aimais ça quand j'étais jeune et je l'aime encore plus maintenant parce que ça révèle des choses. Je trouve que le roman policier, c'est comme la chasse aux papillons. Quand vous chassez les papillons, vous rentrez dans la nature, vous êtes attentifs aux heures du jour, aux moments où ils apparaissent, aux plantes hautes où ils se posent. Et une fois que vous êtes rentrés là-dedans, vous ne pouvez plus l'oublier. Vous avez découvert quelque chose à cause de la chasse aux papillons que vous n'auriez pas découvert sans ça. Le roman policier, c'est la même chose. Il vous fait découvrir des choses sur la nature humaine que vous n'auriez pas découvert sans."

Donc, j’ai craqué !

D’abord, une certaine perplexité : le livre est court :154 pages. Tout au plus une longue nouvelle.

Mais le style, ciselé et dense, ménage au lecteur, derrière un personnage principal indécryptable et déjà accompagné d’une aura de brillants résultats, pas moins de trois énigmes à résoudre. Avec de nombreuses références littéraires, comme autant de clins d’yeux entre initiés.

Une description énigmatique – elle aussi – de Thomas More, l’enquêteur soudain pris au piège d’une presqu’île boueuse où sont regroupées les troupes impériales prisonnières après le désastre de Sedan en 1870 : c’est le décor apocalyptique de La débâcle de Zola, près de la maison de la dernière cartouche. 

Naturellement, il n’est pas question d’utiliser les techniques de criminalistique : tout réside dans l’observation d’infimes détails du décor ou du comportement des protagonistes. Mais tout de même, More a recours aux télécommunications et grâce à elles, aux archives de la Sûreté de Paris … Un autre détail étrange : l’auteur fait référence à une enquête précédente, qui sera racontée dans le volume huit – quel programme éditorial dans ce premier opus !!!

Bref, je m’amuse de constater que certains Immortels à l’œuvre littéraire classique reconnue s’amusent à publier des aventures policières – à l’instar de Jean-Christophe Rufin avec Aurel le Consul !

J’attendrai le deuxième volume des aventures de Thomas More pour me faire une opinion définitive sur la série.

 

Les enfants perdus, policier historique de François Sureau, publié chez Gallimard, 154 p., 19€

14 avril 2025

Les nouvelles restent bonnes ... pour l'instant !

Pas de nouveautés visibles sur le scanner ....

Depuis trois ans que je suis prise en charge par l'Hôpital Européen Georges Pompidou, mon carcinome malin à l'air de se tenir tranquille. Encore un répit, donc.

J'en remercie mon oncologue qui me suit depuis le printemps 2022. Me voici soulagée en compagnie du Professeur Aziz Zaanan ... pour les prochaines semaines. Il sait m'expliquer de quoi il retourne.

Quel privilège - bien français - de bénéficier d'une médecine de pointe ouverte à tous et qui ne coûte pas un Euro au malade ....

14 avril 2025

A 900 pas du paradis

En ce moment - et sans doute définitivement - mon autonomie de marche autour de mon appartement  reste limitée à 1800 pas aller - retour. Et encore m'est-il nécessaire de trouver au moins deux sièges sur le chemin afin d'apaiser les battements de mon coeur !

 

Mes filles me poussent à sortir me poser au jardin du Luxembourg pour me gaver de nature ... Ma préférence est de pousser jusqu'à la librairie Albin Michel, située à l'angle du boulevard Raspail et de la rue Vavin. Car les livres restent ma passion encore accessible prioritaire, le seul budget que je ne restreigne pas ... Car si les statistiques constatent que les Français ne lisent plus en moyenne que moins de 30 minutes par jour, il faut bien déplorer la forte hausse du prix des livres depuis deux ans.

 

Hausse du prix du papier, des charges salariales ? Tirages en baisse ? Temps gaspillé à scroller sur les écrans ? Il me semble cependant que chaque saison littéraire nous abreuve de nouveaux titres toujours plus nombreux. A part les éditions de poche, le prix est désormais le plus souvent supérieur à 20€, et tout le monde ne bénéficie pas d'une bibliothèque publique à portée de chez soi.

Voici donc le fruit de ma dernière visite, et donc de mes prochains résumés. 

 

En attendant, je vais me propulser ce matin jusqu'à l'hôpital pour prendre connaissance des résultats de mon dernier scanner. Et j'embarquerai un de ces livres pour m'occuper l'esprit dans la salle d'attente !

 

13 avril 2025

La guerre mondiale n'aura pas lieu, essai de Frédéric Encel

Tout est dans le titre, et plus spécifiquement dans l’adjectif « mondiale », et le sous-titre : des raisons d’espérer.

Frédéric Encel, géopolitologue reconnu, pointe les réalités objectives qui invalident la « certitude » du pire et fait un sort aux théories de type « choc des civilisations » et autre « piège de Thucydide ».

Les rivalités sanglantes entre Etats proviennent non pas de civilisations antagonistes mais de clivages claniques, tribaux, confessionnels, ethniques, économiques, de susceptibilités entre chefs d’Etats. Les démocraties authentiques ne s’affrontent pas militairement. En revanche, les représentations (perception identitaire collective) de l’Autre, le plus souvent dépréciatives, sont bien plus propices à la compréhension des rivalités de pouvoir.

L’ouvrage pose la question cruciale : que craindre de la mécanique des traités d’alliance et d’un effet « domino » tel que le monde l’a connu à l’été 1914 ? Aujourd’hui, il est une réalité déplaisante pour les Etats modestes : s’allier à une puissance considérable ne garantit pas le respect de ses engagements, justement parce que celle-ci ne craint pas de rétorsion sérieuse en guise de vengeance, du moins dans l’immédiat.

Quels seraient cependant les facteurs de déclenchement d’une guerre mondiale ?

Les groupes terroristes ? Faire couler le sang des populations civiles est une chose, bâtir des armées redoutables et édifier des alliances militaires crédibles en est une autre. Les activistes religieux contemporains auraient-ils les capacités d’entraîner l’humanité vers l’abîme d’une guerre mondiale ?

Le Monde arabe ? Les grandes puissances ne s’y investissent que marginalement et à des conditions particulières, cf. l’immobilité de la Russie face à la chute de Bachar el Assad.

L’Afrique ? La quasi-totalité des confits y sont des guerres civiles ne dépassant pas les frontières, malgré les fléaux que constituent la piraterie et les groupes radicaux assassins.

Le conflit israëlo-palestinien, Jérusalem ? Les chancelleries le considèrent comme un contentieux irritant et insoluble.

Trump ? Il oscille entre une forme de réalisme et son prisme primordial pour le porte-monnaie et considère que les affaires du monde ne doivent intéresser les Etats-Unis qu’à la condition qu’elles rapportent davantage qu’elles ne coûtent et que pas un GI ne doit perdre la vie autrement que pour défendre le sol des Etats-Unis.

Le pire n’est pas certain, mais si une nouvelle guerre mondiale devait avoir lieu, ce serait au Cachemire, en Europe orientale ou à Taïwan, cependant la Chine, centre du monde, n’a pas de tradition expansionniste et aurait trop à perdre.

Une conclusion : l’apaisement (appeasement) suscite plus souvent l’appétit des prédateurs qu’il ne les rend pacifiques. Il faut se montrer ferme dans la dissuasion. Les démocraties peuvent l’emporter sur les régimes autoritaires « à la condition qu’elles le veuillent » disait Raymond Aron.

 

La guerre mondiale n’aura pas lieu, les raisons géopolitiques d’espérer, essai de Frédéric Encel, chez Odile Jacob, 285 p., 23,90€

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