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Bigmammy en ligne

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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
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26 janvier 2025

Un après-midi pluvieux et bien employé

J’ai horreur de marcher sous la pluie. Surtout avec des lunettes … Donc lorsque la météo est mauvaise, je reste à la maison bien au chaud …

Hier, après une matinée à poursuivre une lecture passionnante – mais je voulais ne pas aller trop vite à la fin - je me suis régalée de films de cape et d’épée.

Après le déjeuner, ARTE diffusait Le Capitan, une réminiscence de ma prime jeunesse puisque tourné en 1960 par André Hunebelle, avec dans le rôle-titre Jean Marais et en second rôle Bourvil. J’étais allée le voir un jeudi après-midi au cinéma avec ma mère mais j’ai eu beaucoup de plaisir à le revoir … beaux décors (Fontainebleau …), beaux costumes, des combats spectaculaires, des cascades réalisées par Jean Marais (comme plus tard Belmondo) … des souvenirs d’enfance qui ressurgissent.

Pour continuer dans la même veine, je me suis reportée sur la série « Nicolas le Floch » adaptée des romans historiques de Jean-François Parot, diffusée sur Antenne 2 de 2008 à 2017, dont j’avais raté plusieurs saisons.

Hier, j’ai visionné la saison 3 sur Amazon Prime vidéo – les deux premières saisons étant disponibles sur FranceTV gratuitement.

Quatre épisodes réalisés par Nicolas Picard-Dreyfuss avec dans le rôle principal Jérôme Robart, Mathias Mlekuz son adjoint, François Caron (Sartine), Vincent Winterhalter (le chirurgien de marine), Jean-Marie Winling (Noblecourt), Claire Nebout (la Paulet) … Le tout avec un thème musical qui ne vous lâche pas (Stéphane Moucha).

Ce qui m’a retenue devant les épisodes 3 et 4, c’est que l’enquête de Nicolas se déroule à quelques kilomètres de ma maison du sud.

J’ai tout de suite reconnu la cour d’honneur du château de Biron avec ses colonnes gémellées, le château de Beynac, la maison forte de Riegnac … les rues de Sarlat. Une grande bouffée de vacances.

Je ne vois pas le temps passer, bien calée dans mon « canapé-niche » où j’ai tout à portée de main. Et soudain, je m’aperçois qu’il est bientôt l’heure du dîner …

La retraite, c’est un privilège. Dommage qu’elle s’accompagne de l’inévitable vieillissement, et qu’on n’aura jamais le temps pour tout lire, tout voir, tout apprendre …

25 janvier 2025

A qui sait attendre, polar de Michael Connelly

Sixième épisode de la fructueuse coopération entre Harry Bosch, aujourd’hui vraiment à la retraite et se trouve en rémission d’un cancer, et René Ballard, à la tête de l’unité des Affaires non résolues, pour laquelle Harry a déjà travaillé à titre bénévole.

Renée est une inspectrice pas très bien en cour, car elle n’a pas toujours le réflexe d’éviter de franchir certaines limites déontologiques … même si les auteurs présumés des crimes qu’elle réexamine sont déjà morts. Elle pense surtout aux familles des victimes – souvent jeunes femmes disparues, violées puis assassinées – attendent depuis des années une réponse à leurs angoisses.

Ces dossiers de « cold cases » n’intéressent pas plus que ça la hiérarchie du LAPD, et elle se bat pour obtenir les crédits les plus indispensables. Car ses collaborateurs sont pour la plupart des bénévoles qui s’engagent à consacrer une journée de travail à son unité.

Aussi Renée voit-elle avec intérêt la candidature de la jeune officière Madeline Bosch, 26 ans et fille d’Harry, d’autant plus qu’elle a besoin d’une recrue assermentée. Et que Maddie lui fait part d’une découverte fortuite d’un dossier emblématique, non résolu depuis 1957 : la fameuse énigme du Dahlia noir.

Une autre affaire est en cours d’investigation : on vient de retrouver un ADN exploitable dans un dossier de violeur en série aboutissant à un meurtre. Colleen Hatteras, une des collaboratrices bénévoles de Renée, mère au foyer qui s’est formée à la généalogie génétique, a trouvé une correspondance positive avec une personne apparentée à l’auteur … celui-ci pourrait être un père ou son fils … mais cela n’est pas si simple.

Cependant, alors qu’elle est préoccupée par cette affaire, Renée Ballard doit faire face à un pépin de taille : occupée à chevaucher sa planche de surf, son van  été cambriolé sur la plage et son arme de service et son badge ont été volés. Elle va tout mettre en œuvre pour les retrouver sans alerter sa hiérarchie car elle craint les pires conséquences. En menant ses recherches pour son compte, elle va tomber sur un dossier bien plus troublant, et demander de l’aide à son ancien mentor, Harry Bosch.

Des investigations entrelacées, des incidences politiques, des analyses psychologiques délicates, de l’action … Michael Connelly tricote ses intrigues avec une maestria toujours renouvelée. Je l’imagine aujourd’hui dévasté comme les collines consumées de sa ville de prédilection. Sans doute, son prochain thriller se déroulera dans ce cadre apocalyptique et, s’il a déjà commencé de l’écrire, devra-t-il en tenir compte …

 

A qui sait attendre – The Waiting – polar de Michael Connelly, traduit de l’anglas par Robert Pépin, édité chez Calmann Levy Noir, 450 p., 22,90€

23 janvier 2025

Challenge personnel "salade César" (suite)

 

Cette fois, je compare deux salades César vendues à emporter.
 

Toutes deux au même niveau de prix (autour de 8€, ce qui n'est pas donné), vendues l'une en superette, l'autre en boulangerie.

La salade César de Luisa e Basilio :

 

Achetée chez Franprix (rue N-D des Champs). Elle est proposée sous un emballage carton avec couvercle transparent. Elle semble plus généreuse (350g) que sa consoeur, mais en réalité, elle comporte une grande partie de fusilloni, correctement cuits mais qui font volume.

 

La sauce et les croutons sont servis à part. Les copeaux de parmesan sont peu abondants. En revanche, les filets de poulet sont cuisinés à la vapeur et moelleux, issus de la marque "Bleu, blanc, coeur". Tout à fait goûteux.

 

La salade est une romaine croquante. Pas d'ajouts non conformes à la recette comme des tomates ou du bacon grillé. Juste un oeuf dur et demie. Je rajoute systématiquement une pincée de sel, un jet d'huile d'olive et de vinaigre balsamique car sinon, la salade serait un peu sèche.

Les petits croutons en dés de pain de mie sont délicieux.

 

La salade vendue par la boulangerie "La Parisienne" de Mickaël Reydellet (plusieurs magasins à Paris)

 

Son contenant semble plus petit que la précédente, mais elle-ci ne comporte pas de fusilli. Seulement de la salade, sans doute de la laitue iceberg et quelques feuille de trévise pour la couleur.

 

La sauce César est déjà versée sur la préparation, mais il y a aussi une petite dose de vinaigrette. Les croutons sont frits à l'huile, ils proviennent de baguettes.

Les filets de poulet sont un peu plus abondants, mais ils ont été légèrement panés et non croustilllants. Une hérésie par rapport à la recette de base, comme les tomates cerises. Même petite portion de copeaux de Parmesan.

 

Pour le même prix, on vous donne un morceau de baguette fraîche.

 

Conclusion : je les renvoie dos à dos, mais c'est mieux que dans certains restaurants qui se disent "italiens" !

22 janvier 2025

Haute couture, par Colette Maclet et Katia Chapoutier

Certes, ce court texte n’a pas le style de Châteaubriand mais il est frappé du sceau de la sincérité. Un témoignage rare d’une de ces « petites » mains, ces actrices au quotidien de notre fierté nationale, la Haute couture.

Colette Maclet est mon exacte contemporaine. Issue d’un milieu très modeste, elle a commencé à travailler à 14 ans, nantie de son seul certificat d’études. Et pour les filles … le choix alors était simple : coiffure ou couture. Parfois le secrétariat, mais il lui aurait au moins fallu le brevet.

Parce que sa tante était couturière, elle l’a faite engager chez Chanel, comme apprentie – ou arpette. Au tout début d’un cursus honorum dont sa ténacité, sa loyauté, son talent vont lui permettre de gravir tous les échelons, depuis première main débutante, jusqu’à Première – le Graal – avec les créateurs les plus prestigieux : Mademoiselle Chanel, puis avec Karl Lagerfeld, Hanae Mori, Hubert de Givenchy, John Galliano, Alexander MacQueen, Yves Saint Laurent, Jean-Paul Gaultier …

Après 40 ans d’expériences – non dénuées de difficultés lors des ventes de maisons - elle s’associe avec son amie Martine Perez pour fonder leur propre atelier de couture qui va œuvrer en symbiose avec les grandes maisons pendant 14 ans.

L’aventure exceptionnelle d’une petite fille des faubourgs qui rencontre les femmes les plus riches du monde, les créateurs les plus emblématiques de ce joyau de l’art français, en leur rendant un hommage vibrant ou en en égratignant certains …

Une vision très lucide de ce que sont devenues aujourd’hui les grandes maisons de haute couture : des fers de lance du marketing destiné essentiellement à promouvoir les accessoires et les parfums.

Mais avant tout, un témoignage sans filtre qui me touche d’autant plus que dans ma propre famille, un couple de femmes a connu ce milieu et travaillé au plus près du créateur le plus prestigieux (selon moi) : Hubert de Givenchy. Elles s’appelaient Line Pellegrino (première main qualifiée) et Monique Mongin (seconde) et comptaient parmi les meilleures ouvrières de l’atelier « tailleur ».

Et j’ai toujours conservé comme reliques le manteau de soirée en soie sauvage, à manches trois quarts et petit col boutonné porté lors de ma cérémonie de mariage ainsi que le tailleur en lainage blanc de mariage civil (octobre 1967), des modèles Givenchy qu’elles m’avaient offert en cadeau de noces …

 

Ce récit correspond en tous points avec les discussions que j’avais eues dans ma jeunesse avec ces deux personnes que j’ai beaucoup aimées.

 

Haute couture, une vie aux côtés des plus grands couturiers – préface d’Inès de la Fressange, par Colette Maclet, édité chez Michel Lafon,224 p., 19.95€

21 janvier 2025

La guerre de Cent ans, par Amable Sablon du Corail

La guerre de Cent ans – 1337 à 1453 selon les historiens du XIXème siècle - est issue d’un conflit de souveraineté et de légitimité autour du trône de France. Elle oppose, deux siècles durant, deux dynasties : les Valois et les Plantagenêts.

La branche Valois de la dynastie des Capétiens a accédé au trône de France en 1328, à la mort de Charles IV le Bel avec Philippe VI, fils de Charles de Valois et neveu de Philippe le Bel dont les trois fils sont morts sans descendance mâle.

Le nouveau roi est choisi par les grands du royaume, de préférence au roi d’Angleterre Edouard III pourtant petit-fils lui aussi de Philippe le Bel par sa mère Isabelle de France mariée au roi d'Angleterre ou encore à Charles de Navarre, lui-même fils de Jeanne, la fille de Louis X le Hutin, promptement exclue de la succession de son père par la loi salique. Nous avons tous en mémoire « Les rois maudits ».

Durant ces années à cheval entre le 14ème et le 15ème siècle se sont ainsi succédé des périodes d’affrontements entre les armées de France et d’Angleterre, de terribles défaites françaises au début mais aussi des escarmouches et des stratégies d’évitement, des batailles navales, le recours à des puissances étrangères, des guerres civiles dans les deux pays, des trahisons et des revirements d’alliances, des traités et des trêves non respectés, des pardons accordés contre subsides, des prises d’otages contre rançons, les ravages de la peste et des raids des écorcheurs car les troupes de mercenaires n’étaient pas soldées et se payaient sur le pays, d’incessantes révoltes fiscales … bref, rien que de terriblement actuel.

J’apprécie de plus en plus les choix de l’éditeur Passés/Composés pour la qualité des ouvrages publiés. Cette narration de la période de fin du Moyen-Âge est absolument passionnante et l’historien nous la présente sous ses aspects particulièrement modernes – il a moins de 50 ans – et même avec des pointes d’humour parfois.

On y comprend enfin les évolutions politiques et technologiques des moyens de guerre et tout particulièrement la nécessité du financement des campagnes militaires, qui conduit à l’établissement du système fiscal pérenne quoique terriblement inégalitaire, la constitution d’une armée permanente, la consolidation de la noblesse, les bases de l’Etat et de la monarchie absolue en France.

Une période de guerre qui a vu à son début l’effondrement des armées françaises puis le démantèlement du territoire, le sursaut – même très provisoire mais symbolique – de l’équipée de Jeanne d’Arc, la lente remontée en puissance du roi de Bourges, la déliquescence du royaume d'outre-Manche et finalement la reconquête par Charles VII, malgré les coups de boutoirs de son dauphin, le futur Louis XI.

En définitive, les Valois ont gagné, parce que, mieux que leurs adversaires, qui ne manquaient pourtant ni de volonté ni d’intelligence, ils ont su concevoir et mettre en œuvre une stratégie globale, diplomatique et militaire, mais aussi politique, fiscale, sociale et idéologique.

Une tranche capitale de notre histoire qui se lit comme un roman et laisse pantois le lecteur devant tant de violences … notre époque contemporaine n’a rien inventé.

 

La guerre de Cent ans, apprendre à vaincre, par Amable Sablon du Corail, aux éditions Passés/Composés, 461 p. (dont 68 de Notes et annexes), 25€       

20 janvier 2025

Demain dès l'aube ...

En souvenir de Benjamin, qui aujourd'hui aurait eu 16 ans ....

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

19 janvier 2025

Le chevalier de Maison rouge, série TV d'après Alexandre Dumas

Une après-midi à nouveau en compagnie d’Alexandre Dumas (en collaboration avec Auguste Maquet) et son roman, publié en 1846 : Le Chevalier de Maison rouge. Ou tout du moins l’excellente adaptation en série de quatre épisodes, réalisée par Claude Barma en 1963 et diffusée par l’ORTF, alors en noir et blanc, naturellement.

Je ne me souvenais pas l’avoir vue et cependant, c’est fort probable puisque j’ai été biberonnée à la télévision depuis ma plus tendre enfance. Mais il me semble que je n’en ai saisi la qualité qu’en cet après-midi d’hiver qui m’a maintenue – et heureusement – dans une forme de confinement. C'était le premier feuilleton historique de la télévision française.

Franchement, quelle qualité de mise en scène et surtout, quelle extraordinaire pléiade de comédiens parfaitement dirigés. Parmi eux, la plupart sont morts aujourd’hui, à l’exception de la jeune héroïne Geneviève, Anne Doat, qui compte aujourd’hui 88 printemps.

Autour d’elle, l’interprétation est époustouflante, depuis les premiers rôles – Michel Leroyer (Maurice), Dominique Paturel (Lorin), François Chaumette (Dixmer), Jean Dessailly (Maison rouge), Annie Ducaux (Marie-Antoinette), et aussi Georges Géret, François Darbon, William Sabatier, Julien Bertheau, Denise Gence, chacun ayant son morceau de bravoure.

L’histoire est tirée d’un projet de complot royaliste – dit de l’œillet – qui aurait eu pour objectif de faire évader la reine emprisonnée au temple puis à la conciergerie. Bien entendu, nous savons que ces tentatives ont échoué … Mais les amours des protagonistes nous touchent, de même que l’amitié profonde qui lie Maurice et Roger Lorin. Il y a aussi un abominable manipulateur … le mal absolu nécessaire à la dramaturgie.

Des poursuites, des combats à l’épée, des manipulations diaboliques, les prisons révolutionnaires sous la férule du sinistre Fouquier-Tinville, les charrettes vers l’échafaud, le courage de la reine humiliée, le supplice du petit dauphin. Tout est crédible, et terrible…

La série n'a pas pris une ride. La télévision des années soixante avait un fameux souci de qualité … et de pédagogie. J’étais trop jeune alors pour m’inciter à lire les romans de Dumas. Quel temps perdu !

 

Le Chevalier de Maison rouge, série TV en quatre épisodes – 298 minutes) réalisée par Claude Barma en 1963. A voir et revoir sur le site INA Madelen (2,99€ par mois) …

18 janvier 2025

Il suffit d'écouter les femmes ...

C’est le titre d’un dossier publié par l’INA et la chaine ARTE pour célébrer le cinquantenaire de la loi Veil qui a dépénalisé l’interruption volontaire de grossesse en 1975. Les paroles à la tribune de l'Assemblée nationale, de Simone Veil défendant son texte. "Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit de les écouter. C’est toujours un drame "

Une étape cruciale dans le long parcours de la lutte pour l’égalité des sexes, une liberté qui figure désormais dans notre Constitution, mais qui est battue en brèche dans maints pays qui se veulent pourtant parmi les plus évolués de la planète.

Un documentaire très émouvant pour lequel une foule de femmes ont témoigné de leurs terribles expériences des avortements clandestins avant l’entrée en vigueur de la loi.

Et moi aussi, j’ai envie de témoigner … J’ai vécu cette sorte d’expérience, même si c’était alors tout à fait légal, puisqu’en 1989. Et je ne suis pas fière de ce qui compte parmi les plus pénibles souvenirs de ma vie.

En réalité, nous aurions été heureux, quelques années auparavant, d’accueillir un quatrième enfant. Moi, j’ai toujours craqué devant les bébés. Je me souviens me relever la nuit pour aller « renifler » mes petites chéries pendant leur sommeil. Nous avions tenté, à plusieurs reprises, de mettre en route un nouvel enfant, avant mes 39 ans (une limite que je m’étais fixée). J’avais même consulté un gynécologue qui m’avait expliqué que, passé un certain âge, la fécondité diminuait … La pilule m’étant interdite, j’avais renoncé et puis, à 43 ans, je me suis retrouvée soudain « piégée ».

Je venais de trouver un nouvel emploi, un poste de direction, mes filles étaient quasiment autonomes, je ne me sentais pas capable d’assumer ce nouvel enfant non programmé. Claude, fervent catholique et donc très partagé, m’a cependant laissée libre de mon choix et j’en avais parlé à notre fille aînée, qui allait vers ses 18 ans … je me souviens qu’elle m’avait encouragée à garder ce bébé. Mais tout mon corps me l’interdisait …

Alors, j’ai suivi la procédure. J’étais dans les temps mais il ne fallait pas en perdre. J’ai passé les épreuves des consultations auprès du planning familial. Où tout a été fait pour me décourager de l’intervention : j’avais les moyens matériels, j’aurais pu faire un effort  … je n’étais pas un cas social. J’ai ressenti un fort sentiment de culpabilité.

Ensuite, je suis allée dans une clinique. On m’a fait payer l’intervention d’avance et en liquide. Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé, j’ai bénéficié d’une anesthésie générale … j’étais sur pieds dans la journée.

Je ne suis pas fière mais je ne regrette pas. Ce fut une décision mûrement réfléchie. Un exercice de liberté dans lequel la femme est totalement seule à assumer. J’ai le bonheur d’avoir trois filles superbes. J’aimais mon travail, j’avais juste assez de temps à leur consacrer.

Mais j’ai très mal vécu la chape de culpabilité que, plus de 10 ans après l’entrée en vigueur de la loi Veil, on a tenté de m’instiller des remords.

17 janvier 2025

Après Arthaud, récit d'Hélène Risser

Le sous-titre de ce récit est « Histoire d‘un deuil ». Tout est dit : la chronique jour par jour, mois par mois, de l’arrachement que représente pour sa mère la perte d’un enfant, les ravages pour la famille, l’impossibilité de combler ce vide … Car aucun cerveau maternel n’est programmé pour survivre à son fils.

Une famille "bien" sous tous rapports : un père journaliste, une mère documentariste, une sœur qui passe le bac et ce fils de 21 ans, extraverti, musicien, sans doute surdoué, qui brûle sa vie par tous les bouts, un appartement à Montmartre, une maison dans le Perche, des parents en province, et soudain le drame : un matin, Hélène ne parvient pas à réveiller Arthaud : le nez dans son oreiller, il git inanimé. Comment, pourquoi … qu’a-t-on loupé, pas vu, que s’est-il passé.

Au-delà des causes de cette mort prématurée, c’est la façon dont souffre cette maman pourtant pleine de courage, mais aussi bourrelée de culpabilité qui nous est contée, qui s’effondre et raconte sa détresse, n’éludant aucun détail. Une sorte de mode d’emploi de ce qu’il convient de faire pour surmonter l’épreuve la plus cruelle qu’une mère ait à subir.

Traditions religieuses, rituels ancestraux, étapes incontournables, recours à des psychologues, thérapie de prise en charge du syndrome post traumatique, le récit de cette maman est poignant et terriblement honnête. Le chagrin incommensurable a ses règles et il faut en franchir les multiples étapes.

Il reste à espérer que la relation si précise et si réaliste de son deuil a permis à Hélène de trouver une forme de sérénité. L'écriture en guise de catharsis. Elle éclaire tout au moins la façon dont ceux qui côtoient les malheureux parents peuvent apporter leur soutien – ou du moins éviter certaines erreurs – à ceux qui vivent une telle épreuve.

 

Après Arthaud, récit d’Hélène Risser, Editions de l’Observatoire, 319 p., 23€

16 janvier 2025

Joyeux anniversaire Jean-Baptiste

J'ignore si cela lui fait plaisir ou si cela le dérange que je célèbre son anniversaire à l'aîné de mes petits-enfants, ni même s'il regarde de temps à autres ce blog ... Mais c'est si important pour moi, surtout en ce moment, de pouvoir me raccrocher à notre famille.

Jean-Baptiste a aujourd'hui 27 ans ... c'est là que je mesure à quel point le temps passe ...

Professionnel de la distribution, il enseigne aujourd'hui les techniques de vente dans un lycée parisien. J'ai rarement entendu un jeune homme décrire avec autant de fougue sa passion de transmettre à des élèves prequ'aussi jeunes que lui.

Une année de plus, des câlins à revendre ... Bon anniversaire Jean-Baptiste !!!

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