Conservatrice ? Certainement, mais pas que ...
Plus je vieillis, plus je me vautre dans les souvenirs. Et ce blog quotidien me les rappelle sans cesse.
En parcourant les archives, je me remémore des tas de trucs anodins, en remarquant d’une part qu’il s’est passé une foule d’événements depuis dix ans mais que, d’autre part, bien des choses restent immuables.
Regardant l’image d’une de mes armoires telle qu’elle apparaît en 2014, j’y retrouve des vêtements qui sont toujours à la même place … En revanche, en dix ans, ce sont les personnes qui ont énormément changé. Mes petits-enfants au premier chef, qui deviennent adultes, et moi qui ai, comme de juste, terriblement vieilli …
C’est naturel : les maladies, les chagrins, les deuils … Je ne passe pourtant pas beaucoup de temps à me regarder dans un miroir, et j’ai renoncé depuis plus de deux ans à porter tout bijou et tout maquillage. Cela n’arrange rien mais je me sens mieux « au naturel », comme on dit de certaines conserves.
Conservatrice, je suis, évidemment. Privilège de l’âge.
Pas tout à fait car j’ai évolué dans ma façon de penser sur bien des questions de société.
Depuis dix ans, nous avons, selon moi, collectivement progressé dans de nombreux domaines. Certains s’en offusquent, mais on ne peut nier l’émergence positive certaines prises de position plus conformes à la liberté individuelle, à l’esprit des Lumières.
Mais paradoxalement, ces avancées sociétales – affirmation visible de la diversité dans les médias, acceptation de choix de vie différents de la famille traditionnelle, respect de la liberté de conscience et de la laïcité, défense du droit des femmes, etc … - s’accompagnent d’une crispation violente sur des concepts politiques appartenant au passé. Allers et retours de bâton inévitables.
En fait, il reste encore beaucoup à faire par l’éducation … hélas battue en brêche par les réseaux sociaux.
Violence de certaines expressions du mouvement « woke », racisme et antisémitisme ouvertement proclamés, fondamentalisme religieux, désagrégation débridée du processus démocratique au mépris de l’intérêt national, envahissement des fake news, écrasement du « droit des gens » et des règles élémentaires du respect des frontières …
Je ne me souviens pas d’une période de l’histoire contemporaine aussi chargée de périls extrêmes, sauf aux moments les plus dangereux de la guerre froide.
Malgré tout, je demeure optimiste. L’histoire de France sur la très longue durée nous montre que, malgré toutes ses carences, notre pays – dont j’ai le temps aujourd’hui d’approfondir les péripéties le plus souvent oubliées - a toujours su rebondir …
Aujourd’hui, je fonctionne au jour le jour … et je m’en satisfais.