Le voleur, film de Louis Malle (1967) avec jean-Paul Belmondo
« Je fais un sale métier, mais j’ai une excuse : je le fais salement. » C’est l’une des premières répliques de Jean-Paul Belmondo dans le film de Louis Malle : « Le voleur » de 1967.
Il m’a fallu un peu de temps pour « digérer » la nouvelle de la disparition de Bébel …
Cette avalanche de témoignages et d’éloges est naturellement justifiée. C’etait un artiste complet, si sympathique mais aussi tellement talentueux. De cette génération de comédiens hors normes, il nous reste encore Delon et Deneuve et aussi Pierre Vernier (Rocambole), qui lui, que nous avons vu furtivement hier soir dans "Le Professionnel" a déjà 90 ans …
C’est le cinéma populaire dans sa plus belle expression. Du plaisir, de l’action, des messages subtils (L’As des As de Gérard Oury), des cascades mémorables … Mais pas que.
Comme les autres chaînes, ARTE a bouleversé son programme lundi soir et choisi de nous donner « Le voleur », film de Louis Malle sorti l’année de mon mariage avec Claude. Je n’avais encore pas vu ce film, Claude si, et il me répétait souvent cette première réplique …
Ce film est une adaptation d’un roman de Georges Darien exhumé par Jean-Jacques Pauvert et devenu culte. Un roman censé raconter la vie de Georges Darien lui-même, salué par les anarchistes, les révolutionnaires et en même temps par les surréalistes, Breton en tête. Il s’inscrit dans toute une littérature de la révolte contre l’ordre bourgeois dont toute l’œuvre de Georges Darien est faite. L’adaptation en a été réalisée par Louis Malle et Jean-Claude Carrière.
Le casting est éblouissant : Genevière Dujol, Bernadette Lafont, Monique Mélinand, Julien Guiomard, Paul LePerson, Françoise Fabian, Marie Dubois, Martine Sarcey, Marlène Jobert, Jacques Debary, Charles Denner … et, fantastique, Jean-Paul Belmondo, si beau et si élégant, tout en nuances, en frémissements, en subtilité, en grâce féline.
Anticlérical, antiparlementaire, anticolonialiste, révolté contre la bourgeoisie spéculatrice, exprimant d’abord son ressentiment contre la société qu’il viole à la nuit tombée puis saisi d’une addiction au danger qui le pousse à continuer ses activités malgré sa fortune faite : tel est le personnage de Georges Randal.
Bref, un film superbe qui n’a pas pris une ride – malgré une durée (2 heures) un peu longue - tel qu’on pouvait l’espérer d’une association Malle-Belmondo … Ce fut un grand moment de télévision.