Argent facile, thriller de Donald Westlake (2003)
Parmi les centaines d’ouvrages qui se sont accumulés dans cette maison, il y en a une grosse partie que je n’ai ni achetée ni lue. Mes enfants les apportent depuis des années et ils s’entassent tant bien que mal dans mes rayonnages … et parfois, je fais des découvertes fructueuses, comme il y a quelques saisons les romans de Michael Connelly.
Ce ne fut pas le cas de ce thriller américain, émanant cependant d’un auteur aussi prolifique que célèbre, Donald Westlake (1933 – 2008). Une histoire aussi rocambolesque qu’invraisemblable … encore que !
Le héros, Josh Redmont, est un jeune newyorkais de 27 ans, qui soudainement reçoit chaque mois un chèque de 1000 dollars émanant d’un « Agent américain » domicilié à la Merchant Bank sise à Washington DC. A quoi correspond ce versement mensuel, il l’ignore …
Mais il va laisser se poursuivre ces versements pendant plusieurs années, sans se poser d’autre question. Jusqu’à un jour d’été où il apprend qu’en fait, il émane d’une puissance étrangère qui l’a recruté à son insu en qualité d’agent dormant, et qu’il vient d’être choisi pour devenir actif dans une opération de terrorisme.
L’organisation ayant pris en otage sa femme et son fils, il est totalement impuissant devant une armée de sbires qui l’obligent à entreposer chez lui des armes, des uniformes, en vue de perpétrer un attentat. C’est un drâme à la Kafka car tout en lui refuse la violence et pourtant il y est plongé jusqu’au cou.
En réalité, le propos de l’auteur a pour fil conducteur l’évolution d’un homme simple, pas plus doué qu’un autre et surtout pas violent, face à une situation en forme de cul-de-sac, et qui va l’obliger de mobiliser toutes ses facultés intellectuelles et physiques afin de se tirer de ce terrible guet-apens avec efficacité et se sortir d’une situation apparemment sans issue.
Les personnages sont cocasses, totalement caricaturaux, le scénario plein de rebondissements comme dans une bande dessinée … On y trouve de l’humour – noir, naturellement – des réminiscences des terreurs de la Guerre froide, une jolie description des banlieues chics de New York … C’est sans doute ce qui m’a empêchée d’abandonner ce court exercice de style en attendant la fin, assez bâclée toutefois.
Bref, on peut ne pas s’escrimer à lire ce livre, mais il est vrai que je m’astreins à achever un ouvrage avant d’en écrire une critique, espérant toujours un feu d’artifice dans les dernières pages, ce qui ne fut pas le cas ici.
Seule maxime à suivre : « A cheval donné, il vaut mieux regarder les dents. »
Argent facile, thriller de Donald Westlake (2003), traduit de l’anglais par Mathilde Martin, édité chez Payot Rivages, 282 p., 18,95€