Vive la liberté, quoi qu'il en coûte !
Vous allez trouver que je suis irréductiblement cocardière, chauviniste, nationaliste ... Certes, vous n'aurez pas tout à fait tort ...
Mais j'avoue avoir été émue aux larmes à l'écoute, hier, de la Marseillaise finale, chantée avec ses trois couplets, par les jeunes du Service National universel. Je me suis souvenue de l'ardeur jamais assouvie de mon père Jean Mens, réengagé dans l'Armée en 1938 alors qu'il résidait au Maroc, qui subit de terribles assauts à Villedomange en juin 1940 avant d'être capturé et emprisonné dans un camp dont il s'est évadé en février 1942 pour se réengager encore auprès du Général De Gaulle. Il resta ensuite dans la fonction publique pour toute sa vie active.
Je tiens à rendre hommage, à travers lui, à tous les acteurs de la fonction publique, des plus humbles - mon père était resté en catégorie C - aux "Grands Corps" de l'Etat, tous ceux qui ont choisi de servir l'Etat et leurs concitoyens. Tous, convaincus de la nécessité de protéger et servir leurs concitoyens, quoi qu'il en coûte.
Les militaires qui acceptent de donner leur vie, bien entendu, mais aussi tous les autres qui oeuvrent dans les hôpitaux, les enseignants, les vérificateurs d'impôts, les policiers qui assurent notre sécurité, les magistrats qui sont, pour leur plus large part, des convaincus de leur action pour le bien public ... Tous les fonctionnaires.
Comme le fut mon mari Claude, pendant plus de 40 ans, et même après sa prise de retraite, quasi bénévole, pour faire bénéficier de son expérience et de ses compétences ceux qui le sollicitaient.
Le 14 juillet, c'est une occasion de mieux connaître ceux qui nous défendent. Cette année, on nous avait sorti le "Grand jeu" ... et la pluie s'est faite discrète.
Gloire à tous ceux qui ont choisi cette carrière par dévouement au Service public, et que nous devons remercier chaque jour. Pas seulement en les applaudissant à 20 heures comme lors du premier confinement. Mais en respectant leur engagement au service de tous. Ils acceptent d'être payés relativement peu (c'est surtout valable pour les hauts fonctionnaires par rapport à ce qu'ils pourraient obtenir dans le privé), en échange de la sécurité de l'emploi et de missions passionnantes mais non enrichissantes.
Je leur rends hommage, dans une époque d'exacerbation de la liberté individuelle qui conduit certains à refuser les contraintes imposées par la puissance publique et surtout dans une période de graves périls passés sous silence pour la plupart de nos concitoyens. Quelle erreur !
Je ne sais pas si la majorité de nos concitoyens mesure le privilège d'être libres d'exprimer leur opinion, de pratiquer leur religion, de militer dans des organismations syndicales et/ou politiques sans qu'il leur soit jamais rien reproché. En ce moment, ils ont la possibilité d'être vaccinés gratuitement ou de se faire tester - il reste temps - sans rien débourser. Tout ça aux frais de la communauté ... Aujourd'hui, on leur impose certaines contraintes pour accéder à des loisirs ou à leur travail ... Il reste pourtant des réfractaires.
C'est l'exercice de leur liberté. Ils en subissent librement les conséquences éventuelles. Je les respecte, même si je ne les comprends toujours pas. Et j'en suis profondément désolée, pour eux, et surtout pour nous.