La tortue rouge, film d'animation de Michaël Dudok De Witt
Un des plus beaux films d’animation de ces dernières années. Réalisé en collaboration entre les fameux studios Ghibli et les français de Prima Linéa, entre Tokyo, Paris et Angoulême, par le Néerlandais M. Dudock De Witt, qui a remporté plusieurs prix prestigieux. J’y ai emmené Apolline, et je lui ai expliqué à voix basse (nous n’étions que quatre dans la salle !) quelques scènes un peu ésotérique pour elle. Le film est en effet davantage destiné aux grands qu’aux petits, et vers la fin, un peu long (85 minutes).
Il s’agit d’un conte philosophique qui parle de la difficulté de la vie, du courage, de l'espoir et de la constance dans l'effort, de l’amour, des choix – partir ? rester ? pour qui ? pour quoi ? – et de l’inéluctable fin des hommes. Le héros est un naufragé, échoué sur une île paradisiaque totalement inhabitée : il y a de l’eau douce, des fruits, du bois pour fabriquer un radeau, des poissons, des moules, pas d'animaux hostiles. Et aussi des tortues marines, dont une en particulier. C’est là que l’histoire se corse et devient mythe.
Ce qui fait le charme incontestable de ce film est la qualité du graphisme, qui fait appel à la technique de la ligne claire la plus classique. Les décors, la fluidité de l’animation – sublime scène du tsunami - , la beauté des personnages, le traitement des ombres, les bruitages sont particulièrement réussis. D’autant plus que le film est dénué de tout dialogue dont, en définitive, on voit mal ce qu’ils pourraient ajouter.
Emouvant, esthétique sans être esthétisant, intelligent et sensible : La tortue rouge et sa légende nous accompagnent tout au long de notre vie. Un film qui va devenir un classique, bien loin des grandes machines Hollywoodiennes ou de la technologie à la manière des studios Pixar, plus proche des albums de Tintin, de la lenteur des thèmes de Folon et des estampes d’Hokusaï. Un ouvrage poétique du XXI ème siècle, pour les amateurs de beauté pure qui sont un peu restés des enfants.
J’en redemande !