Armadillo, roman de William Boyd
La critique de Claude :
En continuant la revue des œuvres de William Boyd, voici Armadillo, paru en France en 1998.
Armadillo, c’est, en espagnol, le « Petit chevalier » : allusion aux casques de guerriers grecs antiques que collectionne le héros, et aussi à son courage solitaire. Comme la plupart des héros de William Boyd, celui-ci est un homme jeune, intelligent, et brave, confronté à un univers de brutes ou, ici, de voyous dirigeant leurs fraudes depuis leur Club de Mayfair.
Mieux encore, c’est un petit Rom de Transnistrie, dont les parents sont venus de Hongrie en 1956, sur le contingent de réfugiés politiques accueillis par Londres. Elève brillant, il est allé dans un Collège du fin fond du Nord de l’Ecosse. Le petit Milrome Blocj est ainsi devenu Lorimer Black, portant parfois le tartan du clan Black Watch. Mais sa famille, qu’il vénère, tient une boîte de mini taxis dans le sud londonien.
Il exerce, pour une compagnie d’assurances, le difficile métier de « loss adjuster », ajusteur de pertes, c'est-à-dire qu’il réduit les demandes d’indemnisation des sinistrés à de modestes proportions. Il gagne de jolis bonus, qui lui ont permis de devenir propriétaire à Pimlico.
Il se débrouille très bien, en baignant dans l’immoralité, jusqu’au jour où il gêne involontairement une grosse opération boursière, où trempent, semble t’il, ses propres patrons. Seul face à l’Establishment, ce sera difficile pour lui, mais passionnant pour le lecteur !
D’autant plus qu’il est tombé amoureux d’une belle actrice, mariée à un jongleur fou de jalousie. Ce roman est un foisonnement d’histoires au ton juste, écrites avec talent. C’est une galerie de portraits de l’Angleterre moderne. Alors, lisez-le !
Un roman de William Boyd, traduit en français par Christiane Besse, le Seuil, 7,60€ en format poche collection "Points"