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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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24 mars 2023

Hergé, les ultimes secrets par Bob Garcia

hergé

Tintin, pour moi, est la source première de ma culture générale, de mon désir de voyages et d’approfondissement des mondes extérieurs, de ma connaissance des systèmes politiques.

Je connais toutes les aventures de Tintin par cœur, toutes les références citées dans cet ouvrage me « parlent » et m’éclairent. Et maintenant, à l’aube de mes 77 ans, je suis encore et toujours avide d'en apprendre encore sur cette œuvre fondatrice de la ligne claire. Je proclamais déjà cette fidélité en 2018.

Bob Garcia est un auteur prolifique – il suffit de consulter la liste des ouvrages qu’il a publiés : romans policiers et nouvelles, essais presqu’exclusivement consacrés à Tintin.

A partir d’un travail de bénédictin (80000 pages recensées et analysées), l’auteur a recherché dans toutes les publications contemporaines de l’activité de Georges Remi (1907 – 1983) les lectures (Jules Verne), les allusions, publicités, articles de presse qui ont pu nourrir son travail de scénariste et d’illustrateur.

Bob Garcia a ainsi recueilli tous les numéros des publications pour lesquelles Hergé a travaillé : Le Petit Vingtième, le Soir Jeunesse, le Journal de Tintin. L’idée de confronter chronologiquement chacun des gags d’Hergé avec une publication (reportage, publicité, entrefilet …) entr’aperçue dans le journal qui l'emploie et aussitôt rapidement adaptée – voire plagiée – est pertinente.

Eclairante aussi est l’exégèse des prises de position d’Hergé durant la période troublée de l’entre-deux-guerres au regard du milieu socio-politique dans lequel il baigne et de l’orientation du journal qui l’emploie : ultra catholique, ultra nationaliste, anticommuniste mais à aucun moment favorable au régime nazi. Comme une très grande partie de la population de l’époque, Hergé est un pacifiste et peu indulgent lorsqu'il met en scène les Juifs (litote). Cependant, l'incarnation du Mal absolu - Rastapopoulos - est levantin qui arbore une croix de Malte.

Les prises de position ethiques transparaissent dans les rubriques « texte » rédigées à l’attention des jeunes lecteurs comme « Ce qui se passe » écrite par son ami Paul Jamin, ou « Oncle Jo » de la seule responsabilité d’Hergé. Nulle part, on ne décèle de racisme ni de sexisme. Certes, Hergé a continué de travailler pour Le Soir contrôlé par l’occupant. Il a été lâche, a un temps crié avec les loups fasciné par l'"ordre nouveau", plus par opportunisme que par conviction. Accusé de collaboration, il est sauvé par Raymond Leblanc, éditeur résistant qui lance en 1946 Le journal de Tintin.

En toute connaissance de cause, donc, j’aurai appris grâce à cet ouvrage la signification des prénoms de Quick et Flupke, retrouvé avec plaisir les grands mythes du XXème siècle – Nessie, le yéti, les soucoupes volantes - décrypté les gags de Jo, Zette et Jocko, rattaché à l’histoire des relations internationales chacun des albums et magnifié les découvertes de savants visionnaires comme le professeur Auguste Piccard.

J’aurai 77 ans en octobre prochain, et je vous garantis que, malgré ces zones d'ombre mises en lumière de façon objective par l'auteur, je ne cesserai pas de relire mes albums de Tintin !

Hergé, les ultimes secrets, essai de Bob Garcia, aux éditions du Rocher, 315 p., 19,90€

Commentaires
N
Très intéressant
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K
....et vous avez bien raison ! Ne boudez pas votre plaisir. Il paraît qu'il revient prochainement à l'Atelier des Lumières ?
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