Simplement ce matin : un poème
Notre maison est orientée est-ouest.
Avec, chaque matin, le lever de soleil en majesté et une vue dégagée sur une colline boisée, sans aucune maison en vis-à-vis …
Seulement de la végétation sur plusieurs kilomètres … Une végétation qui a beaucoup progressé depuis plus de trente ans …
En mai 1988, c’était beaucoup plus sauvage … et ce paysage m’avait inspiré ce poème … face à la colline ressemblant à une femme allongée, vue de dos.
La dormeuse
Tête blottie au pli du coude, indifférente,
Elle ne nous livre que son dos.
Dévalant mollement la chute de sa taille
Jusques au creux des reins, espace de fraîcheur
Où l’opulente courbe de la hanche
Dessine en plénitude la colline Bel-Air.
Appel à la caresse, si douce, insistante,
Sans souci de la pluie qui l’inonde, elle dort du sommeil des dragons.
Seul palpitent ses flancs du froissement des feuilles,
Et craquent au soleil ses chênes et ses pins.
Sa toison frémissante au vent de l’Aquitaine
Laisse se soulever ses feuillages secrets.
A l’infini du temps, la Belle endormie rêve,
Insensible à nos yeux éblouis et inquiets.
Et en ce début de matinée qui va nous ramener à Paris, je souhaite à tous une bonne journée !