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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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23 octobre 2019

Deux sœurs, par Dominique Bona, de l’Académie française

 

Deux Soeurs

A partir du merveilleux tableau de Renoir « Yvonne et Christine Lerolle au piano », joyau de la collection Walter-Guillaume, Dominique Bona nous transporte dans les dernières années de la Belle Epoque, au sein une famille très étendue, qui a tout pour être heureuse.

Ces deux jeunes filles alors dans l’éclatante fraîcheur de leur beauté et de leur talent – musiciennes accomplies – représentent la quintessence de ce qui se fait de mieux dans la bourgeoisie « arrivée » de leur époque. Non seulement leur père est un peintre talentueux* et un collectionneur d’avant-garde mais il est un héritier de ces entrepreneurs qui ont réussi grâce à la révolution industrielle et à la transformation du Paris d’Haussmann.

C’est une famille d’artistes, qui baigne dans un microcosme réunissant les plus grands noms de la culture française : les Rouart dont le père Henri est à la fois industriel florissant et peintre, les Manet, les Chausson (le patriarche Ernest, célèbre musicien). Paul Valéry, André Gide, Stéphane Mallarmé, Francis Jammes, Maurice Denis, Berthe Morisot, Claude Debussy, Vuillard, Paul Claudel et sa sœur Camille, Arthur Fontaine sont des familiers. Pour la plupart ardents catholiques et majoritairement dreyfusards.

Et puis, il y a un vieux grincheux, Edgar Degas, dont une foule de tableaux a été achetée par son ami Henry Lerolle. Célibataire endurci, il se mue en marieur. Il va faire épouser - entre autres - Yvonne Lerolle à Eugène Rouart et Christine à son frère Louis.

Et, dans les salons feutrés du quartier Saint-François-Xavier, entre l’avenue Duquesne et la rue de Chanaleilles, sous les plafonds décorés par les amis Nabis, va commencer, pour les deux jeunes couples, une descente aux enfers. Eugène, agronome diplômé, entreprend des travaux pharaoniques et isole son épouse dans des exploitations ruineuses, et surtout trimballe un encombrant secret. Louis, fantasque séducteur invétéré, pourrit la vie de sa famille par son caractère agressif et polémique.

Dans un style éblouissant, appuyé sur l’analyse de correspondances inédites, le livre offre un voyage dans l’art incandescent de cette dernière partie du siècle, avant le cataclysme de la Grande Guerre, qui n’épargne pas ces familles si privilégiées. Un complément indispensable après les expositions consacrées aux Nabis et à la rétrospective Degas à l'Opéra actuellement au Musée d’Orsay.

 

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* pour ma part, je n'avais jamais entendu parler du père des deux jeunes filles, Henry Lerolle, qui a entre autres décoré l'église Saint-François-Xavier. Ici, un de ses tableaux célèbres : la répétition à l'orgue ...

Deux sœurs, Yvonne et Christine Rouart, les muses de l’Impressionniste, par Dominique Bona, de l’Académie française. En Livre de Poche, 445 p., 7,90€

Commentaires
R
Que de belles choses. A propos de Pablo Neruda, chanté par J Ferrat, c'était notre thème de chanson lorsque je chantais à Cannes et par là j'ai connu son histoire , révolutionnaire Chilien,très méconnue, je crois. Et la musique que dire. Je me casse les doigts chaque matin pour me rendre compte à quel point je ne suis pas doué mais j'aime, alors ! n'est ce pas là l'essentiel ? Mon prof de musique, le talentueux Mr Albert Cellac, compositeur s'il en est, ma fait cadeau, hier encore, d'un nombre incalculable de vinyles classique et pas des moindre, à moi, musicien inculte ! Un véritable trésor de bien être et de passion .
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M
Il y a eu un excellent hors série sur Berthe Morisot de Télérama où ce milieu est excellemment decrit
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