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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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22 février 2008

Une biographie de Konrad ADENAUER

Fiche de lecture établie par Claude.

Une biographie de Konrad ADENAUER

AdenauerELLIPSES, éditeur spécialisé dans les ouvrages universitaires (www.editions-ellipses.fr), vient de publier une biographie de Konrad ADENAUER, due à Sylvie GUILLAUME, professeur à l’université de BORDEAUX III. En 250 pages claires et bien écrites[1], nourries des récentes recherches allemandes, Sylvie GUILLAUME retrace la vie politique de ce « bon allemand » devenu un grand européen. Courageux, habile en politique, jaloux de son autorité, mais surtout lucide, telles sont les traits essentiels de Konrad  ADENAUER.

Courageux, il l’est quand, deux fois dans sa vie, en 1919 puis en 1945, à 70 ans, il se voit confier le destin de sa ville de COLOGNE, quand tout est à reconstruire.

Il stabilise le contexte politique qui permet à son Ministre de l’Economie, Ludwig EHRARD , de déployer l’efficacité de sa politique économique, clé du « Miracle allemand ». C’est lui qui fait le sacrifice de la souveraineté économique retrouvée pour fonder, avec Jean MONNET et Robert SCHUMAN, l’ITALIE et le BENELUX, l’Europe communautaire. C’est lui, pour l’essentiel, qui dégage, au milieu du débat confus de 1948-49, les équilibres politiques que nous admirons tant dans la Loi fondamentale de la République fédérale (l’articulation des pouvoirs entre la fédération et les Länder, la loi électorale, savant mélange de scrutin majoritaire et de représentation des minorités, le « Kanzlerprinzip », qui assure la primauté et la stabilité du Chancelier). ADENAUER est d’abord un chrétien, catholique fervent, mais très attaché à l’entente avec les protestants – au point de faire entrer le vieux Zentrum exclusivement catholique dans une Union chrétienne démocrate (CDU) interconfessionnelle -.

Lucide sur le communisme, ADENAUER, contre l’avis de beaucoup de ses compatriotes, notamment le parti social démocrate SPD, refuse la tentation de la réunification neutraliste offerte par le Bloc soviétique en 1953, et choisit l’Alliance atlantique.

lAu passage, ce livre fait apparaitre sous un jour peu glorieux quelques protagonistes : les Britanniques, qui, en 1945, se servent de leur statut de puissance occupante pour faire de la politique politicienne, les gouvernements français de la IVème République, qui s’accrochent à la « rive gauche du Rhin » comme en 1923, MENDES FRANCE, qui, en 1954, ne s’engage pas sur le Communauté Européenne de Défense, et le SPD qui refuse tous les choix courageux sur l’Europe, l’économie et la défense, attitude qu’il modifiera fondamentalement en 1959, après son congrès de BAD GODESBERG, devenant ainsi un parti de gouvernement.

Mais oublions les nains pour revenir aux géants, car ce livre montre comment, malgré leurs divergences politiques, DE GAULLE et ADENAUER ont entretenu une vraie amitié, sans doute fondée sur la reconnaissance mutuelle de leurs traits communs : le sens politique, l’entêtement, et finalement l’aptitude diabolique à transformer une défaite en victoire…

 


[1] avec des erreurs surprenantes dans les cartes des pages 258 et 259…

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