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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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28 septembre 2022

Il n'y a pas de Ajar, essai de Delphine Horvilleur

 

Ajar

Dans ces quelques pages d’un style ciselé, bourré d’humour (juif, naturellement) et de références littéraires et religieuses, Delphine Horvilleur dynamite la phraséologie fumeuse de tous ceux qui se revendiquent comme défenseurs de leur identité menacée.

Ce court essai, destiné en fait à être déclamé sur scène, nous en apprend plus que des tonnes de livres de philosophie sur les concepts de filiation, de transmission et d’appartenance et nous éclaire sur les maux qui nous assaillent en ces temps d’intolérance religieuse et/ou politique.

Que se passe-t-il lorsque des groupes se vivant comme discriminés – même s'ils le furent longtemps - crient si fort pour se faire reconnaitre victimes qu’ils sont prêts à contraindre les autres à adopter leur mode de pensée monolithique ?

Qu’est-ce que l’identité ? Peut-on en avoir plusieurs, à l’instar de l’écrivain Romain Gary qui se vit attribuer le prix Goncourt en 1956 pour « La promesse de l’aube », puis sous le pseudonyme d’Emile Ajar, l’a remporté une seconde fois en 1975 pour « La vie devant soi ». Magistral scandale médiatico-littéraire et tour de force de la re-naissance, du recommencement, retour au départ …

Delphine Horvilleur, femme rabbin, mère de famille, écrivaine et pédagogue, nous enseigne la tolérance avec humour.

Je la cite : « Nous sommes pour toujours les enfants de nos parents, des mondes qu’ils ont construits et des univers détruits qu’ils ont pleurés, des deuils qu’ils ont eu à faire et des espoirs qu’ils ont placés dans les noms qu’ils nous ont donnés.

Mais nous sommes aussi, et pour toujours, les enfants des livres que nous avons lus, les fils et filles des textes qui nous ont construits, de leurs mots et de leurs silences. »

Et encore : « Tous les fondamentalismes religieux ont en commun la peur d’avoir été dénaturés, la crainte de la contamination des corps et des idées par un autre qui prend au choix les traits des femmes, des homosexuels, des convertis, des hérétiques ? »

Nous voici donc en pleine actualité.

Un dernier détail : « Gary », pseudo choisi par Roman Kacew, signifie en hébreu « l’étranger en moi », « l’autre »… et l’auteur en utilisa plusieurs : l’identité n’est donc souvent que transitoire, voire multiple !

 

Il n’y a plus de Ajar, monologue contre l’identité par Delphine Horvilleur, éditions Grasset, 91 p., 12€

Commentaires
N
Merci pour le partage de ce livre qui m'intéresse beaucoup et que je vais lire ....
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J
Merci, ce livre semble très intéressant. J'ai vu plusieurs émission où cette dame s'exprimait et j'ai apprécié ses interventions. Agréable journée
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