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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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5 avril 2022

Massacres et mensonges

Katyn

« L’Histoire ne se répète pas, elle bégaie », a-t-on fait dire à un certain Marx.

Je ne voudrais pas casser l’ambiance mais depuis hier, des images insoutenables de corps de civils gisant dans les rues de Boutcha (au nord-ouest de Kiev), en "violation des lois de la guerre" selon Human Rights Watch, m’ont fait immédiatement penser à un épisode dramatique de la Seconde guerre mondiale. Et ce n'est pas la première fois.

Au printemps 1943, au cours de leur invasion de l’URSS, les troupes allemandes découvrent dans plusieurs charniers de la forêt de Katyn (près de Smolensk, entre Pologne et Biélorussie) des masses de cadavres sommairement enfouis, encore dans leurs uniformes. Il s’agit d’officiers de l’armée polonaise, d’active et de réserve, des ingénieurs, des professeurs d’université, des étudiants. En tout, en ce printemps 1940 et en plusieurs fois, environ 22000 victimes furent exécutées d’une balle dans la nuque.

L’URSS s’empressa alors d’accuser les nazis de ces massacres et en rejetta toute responsabilité. Sauf que les preuves par autopsies démontrent le contraire. Ce sont les sbires du NKVD – la police politique de l’URSS – qui ont perpétré ces assassinats de masse afin d'anéantir les forces intellectuelles de la Pologne et son aristocratie. Le mensonge va durer jusqu’en 1990, date à laquelle la Russie délivrée du communisme reconnaît enfin sa responsabilité. Mais le mensonge aura duré près de 50 ans.

Aujourd’hui, face aux cadavres jonchant les rues de Boutcha – et d’autres villes abandonnées (provisoirement ?) par les troupes russes en Ukraine -  Moscou évoque une falsification vidéo, une mise enscène et affirme qu’aucun civil ukrainien n’a souffert de la part des troupes russes … Qui va le croire ?

Pour ceux qui veulent en savoir plus, je recommande l’excellent roman – très bien documenté – de Philip Kerr « Les ombres de Katyn » ou le film d’Andrezj Wajda (dont le père fit partie des victimes) « Katyn » sorti en 2009.

Grâce aux techniques modernes - mondiales de communication - ce déni restera-t-il encore possible et impuni ? Les soldats russes ne savent pas que chacun a un appareil photo sur lui, ils n'ont pas vu les séries américaines des Experts ?

Commentaires
J
C’est horrible ce qui se passe en Ukraine, Poutine dit une chose et fait le contraire comment ne pas croire aux destructions massives face aux images qui nous sont présentées, nos journalistes ne travestissent pas la réalité. Les russes n’ont pas épargné les polonais et à mon avis malgré leurs dénégations ils ont fort probablement éliminé nombre d’ukrainiens.
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M
Je n’ose imaginer ce que nous aurions vu dans les immeubles éventrés si une grande partie de la population civile n’avait pas fui.<br /> <br /> Qu’une poignée peut-être de soldats russes aient « perdu la tête » de rage en étant sommés de quitter les lieux ne serait qu’une preuve parmi tant d’autres de la force d’une propagande de type stalinien. Tout ceux qui ne sont pas pro-pouvoir existant ne sont que des nazis ou des moustiques qui méritent d’être écrasés.<br /> <br /> Je suis allée à Katyn en pleine époque soviétique, je peux témoigner de la parfaite orchestration du « souvenir des exécutions commises par l’ennemi ».<br /> <br /> Ma sœur, qui appartient au mouvement complotiste, m’a inondée de messages relatifs à la covid ; par elle j’ai découvert la puissance de la désinformation russe abondamment relayée sur notre sol par ce mouvement.
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M
J'ai lu Philip Kerr.. les autopsies sont effectuées par un panel de plusieurs nationalités.. l'UE demande à y participer.. espérons..
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M
Moi aussi, j'ai pensé à ce montage de Timisoara, repris en coeur par toute la Presse et qui fait désormais l'objet d'un cours dans les écoles de journalisme pour insister sur la nécessité de vérifier les sources d'information. Mais ce n'était pas de la même ampleur et pas dans le cadre d'un conflit armé où le massacre de civils désarmés est reconnu comme crime de guerre. Et puis de nos jours, on dispose d'éléments de preuves qui vont permettre de savoir qui et quand ces assassinats ont été perpétrés.
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B
Loin de moi l'idée que les soldats russes sont des enfants de choeur, mais je n'ai pu m'empêcher de penser au faux charnier de Timisoara, et je ne suis pas la seule.
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