C'est arrivé à Singapour, nouvelles d'Alain Guilldou

Un mini-livre, trois histoires fantastiques et poétiques, une délicieuse réminiscence de plusieurs voyages à Singapour, la cité-Etat modèle d’efficacité économique et de sécurité. Et surtout, un style ébouriffant : ciselé, évocateur, enjoué, plein d’humour et de tendresse. Qui ne rêverait d’avoir pour professeur Alain Guilldou ?

Quelle imagination aussi dans ces trois récits dont les principaux personnages sont des héroïnes. Des fées asiatiques – cela existe-t-il au juste ? – pleines de mystères, mais pas méchantes en réalité. Belles, séductrices, intemporelles … Leurs compagnons se laissent berner comme n’importe quel homme d’aujourd’hui, chinois, malais, hindou, japonais  ou européen. Une version moderne des ensorceleuses de nos contes de fées.

Trois petites histoires à s’endormir le sourire aux lèvres, en retrouvant les belles avenues ombragées d’arbres aux larges feuilles, les quartiers chinois et hindou, les restaurants – mais on n’y voit aucun food court - le jardin où se niche le Battle Box, l’incroyable ensemble de Marina Bay Sands et son navire échoué au 55^ème étage  …

On raconte beaucoup de balivernes sur Singapour dans nos contrées occidentales, sans jamais y avoir mis les pieds. C’est bien dommage. Je souhaite que cette hyper courte série de nouvelles contribue à donner envie d’aller voir un peu la vie qu’on y mène en toute décence – du moins en apparence.

C’est arrivé à Singapour, nouvelles d’Alain Guilldou, Gope éditions, 108 p., 12€