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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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8 mars 2021

Le dernier bain de Gustave Flaubert, roman de Régis Jauffret

Gustave Flaubert

manuscrit

Serait-ce devenu une mode, chez certains de nos auteurs contemporains, de dézinguer les grands piliers de la littérature du XIXème siècle ?

Je pense naturellement à la récente biographie vacharde de Charles Baudelaire par Jean Teulé et à présent je découvre cette autobiographie apocryphe et fantasmée de Gustave Flaubert par Régis Jauffret …

Moi qui avais jusqu’ici une admiration sans borne pour ce sublime écrivain de cette génération si prolifique, de cet amoureux de la langue, ce prosateur acharné à trouver le mot juste, la notation psychologique pertinente (Madame Bovary, c’est moi !), ce travailleur compulsif sur ses manuscrits mille fois raturés … j’en ai appris de belles sur l’homme et sa vie privée.

 

bain Flaubert

Un malade, déjà : crises d’épilepsie – comme César – puis la syphilis vraisemblablement attrapée dans les bordels – c’était le mal du siècle qu’on ne savait soigner qu’au mercure … un géant aux paupières tombantes qui copulait aussi bien avec des hommes qu’avec des femmes et aussi à l'occasion de son voyage en Orient, avec de jeunes garçons.

Il eut ainsi des liaisons avec Alfred Le Poittevin, l’amour de sa vie, Louis Brouilhet et Maxime Du Camp, et des relations intermittentes et souvent à sens unique avec Elisa Schlesinger, aperçue sortant de l’eau en 1836, qu’il immortalisa dans « L’éducation sentimentale » publiée en 1869, la poétesse Louise Colet, la jeune anglaise Juliet …

J’aurais donc appris bien des choses à travers ce roman baroque où l’auteur – comme dans un long – trop long - exercice de style – s’applique à former des phrases d’une longueur extrême (18 lignes page 183, 22 lignes P. 190 …) et à exhumer des mots rares (gamahucher, uraniste, se pitancher …). Comble de l’autocentrisme ou de l’autodérision, l’auteur se cite lui-même dans la bouche de son sujet … Enfin, ne se résolvant pas à se séparer de passages de son œuvre, il les publie en police de caractère minuscule, dans une dernière partie intitulée « chutier », que je n’ai pas eu – je l’avoue – le courage de lire.

 

520px-Maxime_Ducamp_par_Nadar

 

Madame Bovary en Rigolette

Bref, j’ai eu bien du mal à terminer cet étrange roman pourtant « travaillé » à l’extrême, avec en mémoire ma récente relecture de Madame Bovary, dont j’aurais appris incidemment que l’idée en vînt à Flaubert de la tragique fin de Delphine Delamarre, épouse d’un élève de son père.

 

Le dernier bain de Gustave Flaubert, roman de Régis Jauffret, publié au Seuil, 329 p., 21€

Commentaires
M
Je n'ai lu qu'un seul roman de Jauffret** Claustria** dans le cadre d'un groupe de lecture; nous étions 2 a n'avoir pas du tout aimé ni son écriture, ni son gout du sensationnel; Personnellement cela allait jusqu'à l'écœurement<br /> <br /> <br /> <br /> Par contre, j'avais participé durant le confinement avec une amie habitant en Normandie, à un concours sur l histoire locale & j avais lu la bio de Flaubert...un personnage assez sulfureux
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