Gabrielle Chanel, manifeste de mode - exposition au palais Galliéra
Une délicieuse escapade en compagnie de Camille … Une splendide exposition d’une des créatrices les plus célèbres du monde : Gabrielle Chanel (1883 – 1971).
Et d’abord, admirons les gigantesques travaux d’agrandissement du musée de la Mode de la Ville de Paris (qui ont duré deux ans !). La surface d’exposition a été augmentée de 670 m² grâce à l’ouverture de nouvelles salles en rez-de-jardin (architecte : Dominique Brard), dont cette immense galerie en arc de cercle sous le péristyle. De quoi multiplier les visions, les jeux de miroirs, faire étinceler les ors dans une pénombre calculée, admirer les 350 pièces exposées .
Coco Chanel, c’est la fluidité, la simplicité, et surtout « L’expression d’un luxe austère ». On voit émerger son style novateur dès 1912 avec la marinière en jersey, photographiée sur les planches de Deauville. Une révolution alors que les autres couturiers de l’époque en sont encore à dessiner des vêtements du siècle précédent, Chanel crée des robes pour le mouvement, la mise en valeur de corps sveltes, sportifs, naturellement élégants.
La soie, le jersey, le tweed … Certaines des créations de 1927 seraient tout à fait portables aujourd’hui. On a des difficultés à situer les modèles dans le temps.
Et le fait de présenter toutes les robes sur le même mannequin avec la même attitude un brin boudeuse, le ventre légèrement en avant, montre à quel point, année après année, c’est un peu toujours la même robe ou le même tailleur, mais toujours aussi, un modèle différent.
Une manière de remarquer une femme habillée en Chanel entre mille : aucune erreur n’est possible.
Un vrai Chanel, ça ne se copie pas. Et dès les premières années, des détails apparaissent comme ces bordures en matière effrangée – de la mousseline de soie aux galons des tailleurs de lainage bourru, les accessoires, les bijoux spectaculaires en métal et pâte de verre ….Le luxe est dans la fabrication de ces robes, leur matières artistement travaillées, déstructurées, appariées, pas dans les bijoux qui les animent.
Les couleurs omniprésentes de Chanel : la soie ivoire, les multiples variations sur la « petite » robe noire, chatoyante de tas de broderies de jais, le marine associé au rouge carmin …
Seules les robes du milieu des années 20 semblent céder un peu à l’air du temps et du Charleston …. A moins que la mode des années folles n’ait justement été influencée par les créations de Chanel ?
On connaît la biographie romanesque de la petite jeune fille pauvre née hors mariage, ses débuts dans un beuglant, sa montée à Paris pour « faire la modiste », ses nombreuses aventures avec des mécènes friqués, son attitude pas vraiment recommandable pendant la guerre et ses démêlés sordides avec les frères Wertheimer pour recouvrer la possession de son parfum fétiche, son exil puis son retour fracassant dans les années 60, avec la redécouverte du tailleur, qui a nouveau fait la renommée internationale de la mode de Paris.
On va donc l’absoudre quand même, et on va adorer cette exposition époustouflante. Merci à Camille qui m'a fait sortir de ma coquille pour réserver notre visite dès le début de cette exposition qui va rassembler un monde fou, j'en suis certaine.
Gabrielle Chanel, manifeste de mode, exposition au Palais Galliéra : 10 avenue Pierre Premier de Serbie 75116 Paris – sur réservation uniquement – du mardi au dimanche, de 10h à 17h 30, 14€