Le Brio, film d'Yvan Attal
Cela devient rare d’entendre le public du dimanche après-midi – majoritairement composé de séniors – applaudir à la fin d’un film … Ce fut le cas, et c’était bien mérité car Le brio mérite amplement cette ovation sympathique.
C’est une parabole sur le cynisme et - en même temps - sur l’efficacité de la formation. Construite comme une tragi-comédie du XVIIème siècle, l'intrigue met en scène un vieux bougon pétri de savoirs et des clichés éculés du racisme ordinaire, soudain mis en demeure par ses pairs de coacher une jeune femme « issue de la diversité », comme on dit en se pinçant le nez, qui vient d’intégrer la fac d’Assas.
C’est drôle, émouvant, instructif, les dialogues sont ciselés, les acteurs absolument justes, la mise en scène nerveuse, les lumières et les décors naturels : le grand amphi de la faculté, les rues autour du Panthéon, le métro … C’est du grand cinéma populaire, qui respire l’optimisme, qui émeut et, en même temps, fait rire aux larmes.
L’interprétation est impeccable, bien évidemment Daniel Auteuil est magistral, dans tous les sens du terme. Quant à Camélia Jordana, elle est époustouflante, tellement emblématique de cette génération de femmes acharnées qui font tout pour surmonter leurs difficultés sociales On se dit tout de même que, venant d’un lycée de Créteil, elle n’avait pas été admise à Assas sans un solide dossier scolaire. Sans oublier non plus les excellents seconds rôles : Yasin Houicha (Mounir, l’amoureux de Naïla) et Nicolas Vaude (le président de la faculté).
Une image de la jeunesse française qui recèle des trésors de talents et en qui nous faisons confiance, un pied de nez aux mauvais augures et aux raccourcis nauséabonds.
Du cinéma efficace, c’est ce que fait Yvan Attal avec un sacré brio !