S K 1 : film de Frédéric Tellier

Un sacré film policier, français, et je m'y connais, bien meilleur qu'une série télévisée.

C'est l'histoire d'une enquête de dix-sept années autour de meurtres atroces de jeunes femmes : toutes belles, jeunes, sages, sauvagement torturées, violées puis égorgées. La traque de Guy Georges, le tueur en série de l'est parisien.

Quand débute l'histoire, on n'a pas les éléments techniques pour analyser assez finement l'ADN, et on ne dispose surtout pas d'un fichier de référence auquel le comparer. Des empreintes ADN sont stockées ici et là mais il n'y a aucun recoupement ni comparaison, car juridiquement, cela n'est pas possible. Il faudra une loi pour constituer le FNAEG* … (il y a toujours de bonnes âmes pour lutter contre toute mesure permettant de « ficher » les délinquants). Et puis, même au 36 quai des Orfèvres, chaque chef de groupe garde jalousement ses informations et ne les transmet pas à ses collègues, de peur qu'on en lui retire l'affaire qui pourra booster sa carrière.

Bref, les rapprochements entre les différentes affaires sont difficiles, sauf lorsqu'un inspecteur en fait son obsession. Année après année, il conserve en mémoire les scènes de crime. Toutes les pistes aboutissent cependant à des impasses.

Et puis, en contre-point de cette vision policière, il y a celles des avocats. Comment défendre l'indéfendable, le monstre, cet homme qui tue sauvagement. C'est le rôle de Frédérique Pons (Nathalie Baye) et Alexandre Ursulet (William Nadylan) qui finiront par le faire avouer, lors des Assises, après que l'avocate de la partie civile, Solange Doumic, incarnée par Alexia Barlier, l'ait confondu Dans une des scènes majeures Du film.

C'est en effet un film haletant, particulièrement bien interprété par une pléiade de comédiens (au premier rang desquels Raphaël Personnaz, mais aussi Olivier Gourmet, Michel Vuillermoz et l'étonnant Adama Niane qui endosse le rôle du criminel). Décors, ambiance, relations interpersonnelles, vérité des situations et des dialogues … La police est à l'honneur, et c'est justice.

* FNAEG : Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques.

Comments

[Christine]

Bonjour,

Tout de même, que les âmes sensibles s'abstiennent de voir ce film, que j'ai vu hier soir... c'est dérangeant de voir de telles horreurs, filmées crument, surtout qu'on en a pas mal vu ces derniers jours. Nous avons presque sursaute quand au début du film, on dit au jeune inspecteur: " ici on a tous un surnom, toi tu sera Charlie."

Bonne journée

[Armelle]

Vous donnez raison mon intuition car à peine ai-je vu le court, très court résumé de ce film caché par d'autres sorties plus médiatiques, j'ai eu envie d'aller le voir. Je vais tâcher d'y aller la semaine prochaine si les évènements ne nous scotchent à pas à notre télé comme hier tout au long de la journée...