La colline des chagrins, polar de Ian Rankin
Jeu de piste à Edimbourg pour John Rebus et ses équipières …
Lui qui n’hésite pas à enfreindre les règles de procédure pour concrétiser ses intuitions fulgurantes, est confronté à un casse-tête étrange et puéril.
Plusieurs investigations sont en cours : la disparition puis le meurtre d’une jeune étudiante fille de banquier influent, un mystérieux meneur de jeu – Quizmaster – émettant des énigmes sur internet, les stratégies de ses collègues policiers pour accéder aux postes les plus en vue … et régler des comptes.
L’espace-temps se situe au tout début des années 2000, l’utilisation intensive d’Internet n’est pas encore évidente - et c’est la 12ème enquête de John Rebus, juste après « Du fond des ténèbres ». Nous y retrouvons son penchant irrésistible pour l’alcool, son aptitude à se fourrer dans des situations mettant son intégrité physique à l’épreuve, ses relations tendues avec ses supérieurs et ses collègues ou ex-conquêtes féminines, la présence pas toujours souhaitée de journalistes trop fouineurs.
Le patron du poste de police de St Leonard’s, surnommé « le Paysan » vient de prendre sa retraite, remplacé par Gill Templer, devenue superintendante, une ex de John. Siobhan Clarke est toujours là, qui va se focaliser sur les énigmes transmises par le Quizmaster. De nouveaux personnages apparaissent, en particulier Jean Burchill, une ethnologue spécialiste des croyances, amie d’enfance de Gill et attachée au Museum of Scotland et que John a séduite, et un vieux médecin légiste que la police utilise à titre d’expert.
Une occasion aussi de rappeler que la faculté de médecine d’Edimbourg fut parmi les plus renommées de son siècle, et qu’y rodent toujours les fantômes des criminels Burke et Hare, qui n’hésitaient pas à tuer pour fournir aux apprentis chirurgiens des cadavres bien frais.
Encore un épisode qui manque de se terminer en carnage, avec pour clé un improbable assassin …
Un coup de chapeau au traducteur car transposer en français des anagrammes, des homophones et des jeux de mots subtils pour nous les rendre intelligibles est une belle performance.
La colline aux chagrins, polar de Ian Rankin traduit de l’anglais par Daniel Lemoine, en Livre de poche, 630p. 9,20€