Préhistomania, l'art préhistorique au Musée de l'Homme

On pense souvent à l’engouement pour les antiquités égyptiennes après l’expédition de Bonaparte, mais il y eut une frénésie similaire au début du XX ème siècle autour des peintures préhistoriques relevées dans maints sites du monde …

On découvre ici, avec émotion, l’incroyable richesse de l’art préhistorique, celui des peuples de chasseurs-cueilleurs, dont le style est constant sur toute la planète …

Cette exposition nous en donne un fabuleux aperçu. Il faut cependant se remémorer les conditions dans lesquelles ces reproductions de nos ancêtres sont parvenues jusqu’à nous …

« Quand on sait toutes les difficultés qu’il faut surmonter pour œuvrer en régions sahariennes, le vent, la chaleur, la médiocrité et la monotonie du ravitaillement, la déplorable qualité des eaux, de surcroît la présence incessante et exécrable des mouches, on se rend bien compte que ce travail-là n’est point à la portée du premier venu et qu’il implique une belle dose de caractère et de résistance physique », témoigne Henri Lhote, en 1966, dans le Bulletin de la Société préhistorique française.

Parmi les pionniers de ces expéditions ethnographiques, il faut citer l’abbé Henri Breuil (1877 – 1961), découvreur des grottes de Combarelle et de Font-de-Gaume, premier préhistorien à visiter et décrire Lascaux, Léo Frobenius (1873 – 1938) africaniste allemand, Henri Lhote (1903 – 1991), Gérard Bailloud (1919 – 2010).

Deux grandes expositions de ces relevés furent organisées juste avant la Seconde guerre mondiale : l’une au musée du Trocadero en 1933, l’autre au MoMa de New York en 1937.

Aujourd’hui, tout autant que la mise en valeur de ces œuvres picturales stupéfiantes et leur confrontation avec l’art contemporain, c’est un hommage à ces chercheurs – préhistoriens, ethnologues et aventuriers, ces artistes releveurs et le plus souvent releveuses – qui est raconté par cette présentation.

Ce n’est plus seulement sur papier que sont conservées ces peintures – pour certaines de très grandes dimensions - et ces gravures mais grâce aux progrès numériques, elles sont désormais disponibles en trois dimensions, échappant aux déprédations du climat et des hommes.

Une dernière précision : on parle d’art rupestre lorsque les décors sont posés sur des roches à l’air libre, et d’art pariétal lorsqu’il s’agit de peintures situées dans des grottes …

Préhistomania, au Musée de l’Homme, en collaboration avec l’Institut Frobenius de Francfort, jusqu’au 20 mai, 17 Place du Trocadero 75016 Paris, tous les jours sauf le mardi, à partir de 11 h., 15€