L'envahissant cadavre de la plaine Monceau
La dernière adaptation par Emmanuel Moynot - d'après les personnages créé par Jacques Tardi - de l'oeuvre de Léo Malet est sortie. Comme le titre l'indique, l'enquête de Nestor Burma se déroule dans le XVIIème arrondissement, entre l'avenue de la Grande Armée, la place Alphonse de Neuville, le boulevard Berthier, la rue de Rochefort et Levallois-Perret. En un mot, le quartier où habitait Florence quand elle vivait à Paris !
Comme toujours, et c'est ce qui fait tout le charme de ces albums, les paysages urbains sont fidèlement reconstitués, avec l'esprit de l'époque (détail : l'immatriculation d'un véhicule en FY 75, en 1959, c'était bien ça, comme la Dauphine de mes parents !). Toutefois, un grand nombre de scènes nocturnes oblitère mon plaisir habituel face au graphisme de style Tardi.
L'intrigue policière est par trop embrouillée. Je n'ai rien capté à la première lecture et pas beaucoup plus à la seconde. L'histoire mêle des gangsters, un inventeur génial mais pas très honnête, deux starlettes dont l'une est le presque sosie de l'autre, un beau-père qui en veut à son gendre, quatre cadavres dont deux à la main écrabouillée. Loi du genre ? Ce ne sera pas mon livre préféré des adaptations BD de Léo Malet par Jacques Tardi, on est loin du "Cri du peuple", sur la base du livre de Jean Vautrin et qui reste un chef-d'oeuvre et, à tout prendre, j'aimais mieux Adèle Blanc Sec !
Casterman, 68 p. 15€.