Requiem pour une cité de verre, roman par Donna Leon
Il est des écrivains à succès qui publient chaque année un nouvel opus, sachant qu'ils peuvent compter sur un nombre constant d'inconditionnels, et qui, au bout de quelques années, finissent par livrer aux lecteurs des oeuvres de plus en plus courtes (E. Orsenna), parfois plus sérieuses voire sinistres (A. Perez-Reverte), parfois carrément ennuyeuses à force de répétition des mêmes thèmes (A. Indridason dont le dernier livre est tombé des mains de Claude ou John Le Carré, dont je n'ai pu terminer "Un homme très recherché").
Ce n'est heureusement pas du tout le cas de Donna Leon avec Requiem pour une cité de verre*. Bien entendu, nous revoici plongés dans l'atmosphère évanescente du grand Canal et des bureaux de la questure de Venise. Nous retrouvons la famille du Commissaire Guido Brunetti, en ces premiers jours du printemps, sa douce épouse Paola et ses préoccupations écologistes, ses enfants Raffi et Chiara, adolescents tels qu'on aimerait tous en avoir à la maison. Car il s'agit d'une affaire d'écologie : les monstrueuses usines pétrochimiques de Marghera polluent à tout va. Les directives très strictes réglementant l'évacuation des effluents sont-elles respectées ?
Un homme en doute, à Murano. Il travaille la nuit auprès de deux verreries contiguës, comme veilleur...On va le retrouver mort, corps cuit de l'intérieur, étendu devant la porte d'un four qui gronde à plus de 1000 degrés. Assassinat ou accident ? Ne s'essayait-il pas à souffler un vase, lui qui était connu pour son insigne maladresse, défaut rédhibitoire dans une verrerie....Comme toujours, c'est à la fin d'une minutueuse enquête que la vérité apparaîtra, avec l'aide pour une fois active du vice-questeur Patta, les recherches informatiques de la signora Elettra, de l'inspecteur Vianello et du conducteur de la vedette Foa. Un régal !
*Chez Calmann-Lévy, en attendant la sortie en poche chez Points, 284 p. (20,90€)