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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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6 décembre 2022

La fièvre Masaccio, roman de Sophie Chauveau

Masaccio

A la fois biographie romancée et livre d’histoire de l’art sous un petit volume, je continue avec cet ouvrage à explorer à travers l’œuvre de Sophie Chauveau l’éclosion de la Renaissance italienne et des géants du Quattrocento (ces années 1400 qui correspondent chez nous au quinzième siècle).

Après Filippo Lippi, Botticelli et Vinci, voici la fulgurante carrière de Masaccio.

De son vrai nom Tommaso di ser Giovanni – Masaccio est né près de Florence en 1401.

 

angedu tryptique

Il débarque dans la ville au Lys Rouge à 17 ans et rencontre immédiatement deux des artistes majeurs qui vont, avec lui, révolutionner la peinture – jusqu’ici dominée par le style gothique flamboyant : le sculpteur Donatello, l’architecte Brunelleschi et le peintre et sculpteur Ghiberti.

Ce garçon sombre, à la très haute stature, négligeant tout ce qui n’est pas la peinture, surdoué sans avoir reçu pratiquement aucune formation, radical dans ses relations – son surnom signifie « l’empoté » - s’attache profondément à ces artistes qui découvrent immédiatement ses dons infinis. Ils vont s’efforcer de le protéger.

Masaccio constitue le point de bascule entre la peinture encore inspirée de Byzance et l’éclosion de la Renaissance.

A 20 ans, il est le premier à signer ses tableaux. Il abandonne les lourdes draperies : ses personnages posent leurs pieds sur le sol, sont vêtus simplement, selon les lois de la perspective tout récemment codifiées, les « Grands » sont représentés plus petits que les personnes ordinaires s’il sont placés plus près du point de fuite.

Il est le premier aussi à donner à ses personnages les traits de ses amis, ou un autoportrait, même très vieilli par rapport à son âge.

Son œuvre majeure est le cycle de fresques de la chapelle Brancacci, dans l’église du Carmine de Florence, consacré à la vie de Saint Pierre, et dont il a reçu la commande en binôme avec un autre peintre plus âgé et nettement moins doué : Masolino.

trinité

Pour moi, cette visite fut jadis, comme pour maints autres admirateurs, un choc : la représentation d’Adam et Eve chassés du paradis est d’une violence et d’un réalisme extrêmes, les fresques du registre supérieur sont d’une absolue modernité.

Mais ce jeune homme pourtant très robuste vit un enfer intérieur.

Sophie Chauveau s’immisce dans son âme pour tenter de comprendre comment il se rue sur le travail, néglige jusqu’à la nourriture, ne vit aucune passion charnelle.

Devenu immédiatement célèbre, il reçoit beaucoup de commandes à Pise, Rome, Florence et Sienne mais n’a jamais trois florins devant lui, vit comme un clochard. Il se lie avec Filippo Lippi et Fra Angelico, est présenté à Cosme de Médicis …

 

Mais cette réussite admirée de tous ne le délivre pas de ses démons. Il part subitement pour Rome et y disparaît.

le tribut

Il y meurt à 26 ans - sa mort reste un mystère - sa carrière aura duré dix ans, juste assez pour révolutionner l’art pictural.

 

La fièvre Masaccio, roman de Sophie Chauveau, aux éditions Télémaque, 228 p., 22€

Commentaires
L
Passionnante votre analyse comme l'est ce quattrocento. Je le mets dans ma liste de cadeaux.
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