Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bigmammy en ligne
Bigmammy en ligne
Bigmammy en ligne

Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
Voir le profil de Bigmammy sur le portail Canalblog

Newsletter
Archives
Derniers commentaires
30 juillet 2022

Mémoires d'un yakuza, par SAGA Junichi

yakuza

A 73 ans, sentant sa fin prochaine, Ijichi Eiji se prend d’amitié pour le médecin qui vient soulager ses douleurs et commence à lui raconter sa vie, comment il est devenu yakuza.

Soir après soir, il explique à cette oreille attentive le fonctionnement de l’organisation principalement spécialisée dans la gestion des tripots où l’on joue aux dés, ses règles immuables, du moins telles qu’elles étaient en vigueur entre 1920 et 1980.

« Il y avait des règles précises pour pratiquement tout - de la façon dont on salue quelqu'un au-dessous ou au-dessus de soi, la façon de parler aux gens, la façon d'indiquer que vous les écoutez, tout. C'est un monde féodal, très différent de la vie ordinaire extérieure. Et ça va même jusqu'à influencer les relations que vous avez avec les femmes. »

Grand, fort, Eiji est recruté à 16 ans à cause de sa belle gueule par un yakuza et commence sa carrière tout au bas de l’échelle. A travers cette autobiographie, c’est toute la société nippone du XXème siècle qui se dévoile, loin des clichés des films américains ou hongkongais. Une société militarisée, où la police est présente partout, avec des conditions d’entrainement des jeunes recrues envoyées surveiller les régions les plus septentrionales   - Corée, Mandchourie, confins avec la Russie – terrifiantes, les périodes d’incarcérations particulièrement dures.

Car si Eiji monte en grade dans l’organisation mafieuse, il court aussi de réels dangers et parfois se fait prendre. Il passe alors de longs mois en prison. Pendant ce temps, le gang lui garde sa paye au chaud … La vie d’un tel homme se résume à surveiller les jeux, les animer afin que les clients misent encore davantage même s’ils ont tout perdu, faire qu’ils passent un bon moment et reviennent – les Japonais sont fous de dés – prêter main forte à des gangs amis – se rendre utile aux chefs, boire du saké et profiter des femmes. Et survivre à des catastrophes comme le grand incendie qui détruisit Tokyo en 1926, réussir à se tirer vivant de défaite de 1945, reconstruire, recommencer en plus grand.

Eiji, né en 1906, est de la génération de mon père. Et ce qu’il raconte me donne l’impression de pénétrer à l’intérieur d’une estampe d’Hiroshige II, déambuler dans les quartiers de plaisirs … Le rapport au sexe et aux jeux d’argent, à l’honneur et à la solidarité des japonais n’a rien à voir avec ce que nous ressentons en Occident sur ces sujets.

Ce récit véridique, très bien traduit, nous en donne la preuve.

 

Mémoires d’un yakuza, de SAGA Junichi, traduit de l’anglais par Geneviève Navarre, édité chez Picquier poche, 362 p., 9,70€

Commentaires
L
J'espère que la lecture vous aide à oublier un peu vos problèmes...et que vous irez de mieux en mieux.<br /> <br /> Merci pour la présentation de ce livre que je vais commander immédiatement. Je n'aurais jamais eu l'idée de le choisir .
Répondre
H
Je suis contente que vous soyez rentrée et j’espère que les trois semaines passeront vite et que vous ressentirez de moins en moins les effets secondaires. Je vous pense avec affection et je vous admire pour votre courage de toujours réussir à trouver un aspect positif dans vos journées, comme lire un bon livre. Merci d'etre tous les jours avec nous!
Répondre
M
Heureuse de vous savoir de retour chez vous!<br /> <br /> J'espère que vous allez mieux.<br /> <br /> Une lecture intéressante et qui a du vous passioner.<br /> <br /> Beau W.E malgré tout...
Répondre
Pages
Visiteurs
Hier 695
Depuis la création 7 289 403