Une pensée pour nos voisins sinistrés
Nous ne pouvons pas rester insensibles au cataclysme qui vient de frapper nos si proches voisins. Plus de 160 personnes ont perdu la vie pendant la catastrophe dans la région de Rhénanie-Palatinat, en Rhénanie-du-Nord Westphalie, en Belgique et au Luxembourg.
Ma première impression devant les images saisissantes fut : « eux aussi, les pauvres, et ils ne font pas mieux que nous en matière de prévention du déferlement des eaux. » La différence est que nos récentes catastrophes similaires se sont déroulées dans des régions peu densément peuplées. En Allemagne, c’est tout le contraire : des vallées complètement urbanisées, encaissées, industrialisées, donc des dégâts non seulement humains mais matériels bien plus considérables. Et nous savons combien la reconstruction sera longue, onéreuse et difficile.
Nul doute que la République fédérale trouvera les moyens de faire face à ce déluge, mais le traumatisme restera longtemps. Les Hollandais se souviennent encore, comme moi, de la catastrophe du Zuidersee (en 1953)…
Les derniers sceptiques sur les effets du changement climatique devront abandonner leurs chimères. La hausse des températures due à la production massive de CO² par les sociétés industrielles va continuer à produire ces cataclysmes récurrents : sécheresses dévastatrices, incendies de millions d’hectares de forêts, précipitations hors normes, disparition des calottes glaciaires et montée du niveau des océans … Car désormais, les catastrophes climatiques touchent aussi les pays riches.
En regardant les images de la Rhénanie sous les eaux, j’ai pensé à la crue centennale qui devrait – devra un jour – submerger Paris. Sa survenance n’est pas hypothétique, ce n’est qu’une question de temps. Il suffit d’aller regarder les cartes pour constater quelles sont les zones de notre belle capitale qui seraient submergées, et avec elles tous les réseaux souterrains : transports, électricité, communications. Un cauchemar !
Réfléchir de façon pragmatique, chacun à son niveau, sur notre capacité à changer de mode de consommation. Je ne me fais cependant guère d’illusions : il suffit de voir les attitudes négatives des opposants aux mesures sanitaires. Mais je ne me résous pas à la fatalité. En particulier en ce qui concerne l’énergie. Il nous faut accélérer le passage à une énergie neutre en carbone. En France, nous avons fait le choix du nucléaire et de le maintenir. C’est déjà ça.
Car si nombre de pays ne peuvent pas choisir leur mix énergétique, l’Europe en a les moyens. L'Allemagne, elle, s'est engagée à abandonner le charbon en 2038 en fermant ses 84 centrales actuellement en opération. Le pays, qui a banni le nucléaire après la catastrophe de Fukushima en 2011, se veut un champion du renouvelable, dont elle espère tirer entre 65 % et 80 % de son électricité d'ici 2040.
C'est pourtant une nouvelle centrale au charbon qui produit depuis l'été 2020. Et le dérèglement climatique ne connait pas les frontières … Le général De Gaulle, pour d'autres motifs - l'indépendance militaire de la France - avait eu raison de façon prémonitoire en lançant le programme de construction des centrales nucléaires.
Soyons de tout cœur avec nos voisins Allemands, Belges, Néerlandais et Luxembourgeois.