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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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9 juillet 2020

Japon, une histoire secrète, essai de Jacques Sourmail

Un livre paru en 2007, acheté lors d’une de nos fréquentes visites au musée Guimet, lu seulement cet été … pour une fana de tout ce qui touche au Japon, ce n’est pas une performance !

 

japon

L’auteur est un étrange savant normalien, mathématicien et occultiste. Son histoire du Japon est donc expliquée à travers ce prisme déroutant pour le non-initié. Pour autant, il dévoile des caractéristiques de l’environnement mental des Japonais qui sont nécessaires à qui prétend vivre et travailler au Japon … Des notions que, sans doute, les collaborateurs de Carlos Goshn ont zappé ….

L’histoire remonte aux origines : un peuplement venu des terres arctiques avant que l’archipel soit détaché de l’Asie et de zones polynésiennes, la lutte des Ebisius et des Emishis, la disparition des premiers, la survivance des mythes, l’apparition du Shinto, la religion panthéïste riche de rituels nombreux mais dépourvue de métaphysique et de morale, sans conscience ni tourment, qui attribue une âme à tout, même aux objets inanimés, sans dogmes, ni enfer ni paradis.

 

Japon par Sourmail

Vers - 600 surgit le conquérant Jimmu, fondateur de la dynastie actuelle. Il vainc les Ebisus. Il a découvert le Magatama, météorite radioactive déposée au fond des eaux. Isé est la Mecque du shintoïsme, là où on prie la déesse-mère Amaterazu rivale de son frère maléfique Susanô, dieu des tempêtes. Le Hinomaru est la bannière du soleil pourpre sur champ de glace, goutte de sang sur la blancheur de la neige …

Au Japon, le pouvoir réel est toujours détenu par des cercles occultes ou des personnages cachés, où les hiérarchies sont différentes que celles qui apparaissent au grand jour. Le pouvoir se retire derrière un paravent de samouraïs, comme ceux qui pilotèrent dans l’ombre la révolution Meiji au XIXème siècle. Un boulevard aussi pour la prolifération de sociétés secrètes.

Le Japon a toujours su s’inspirer des influences extérieures mais sans jamais se laisser absorber. En particulier par la puissance de la Chine, jusqu’au VIème siècle. Mais en 645, un coup d’état sinophile introduit le bouddhisme et le Confucianisme qui s’oppose radicalement au shintoIsme. Pour autant, jamais les trois religions ne se sont affrontées au japon.

De la rencontre des valeurs guerrières traditionnelles avec les principes du confucianisme naîtront le bushido, la flamboyante éthique des samouraïs qui signifie la volonté de justice, la passion du service, le goût du sacrifice la proximité

Autre révolution silencieuse : l’invention d’un mode de transcription de la langue en caractères syllabiques (51 kanas), à la place des idéogrammes chinois (31000) totalement inadaptés à la langue japonaise.

Avec l’installation du dictateur-shogun à Kamakura puis Edo s’instaure une dyarchie en 1192, le Tenno (l’empereur) détenteur du pouvoir spirituel demeurant à Kyoto. La séparation du sceptre et de l’autel est effective.

Sortant du chaos du XVIème siècle surgissent trois héros : Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi puis Ieyazu Tokugawa : pacificateurs et unificateurs du pays. Tokugawa installe pour trois siècles une société apaisée, relie les cités par le Tokaïdo, est l’ancêtre de 15 générations de shoguns. Une période de paix bousculée par l’irruption des Etats-Unis et de la modernité avec les navires du Commodore Perry en 1853 et l’émergence secrète d’une nouvelle génération d’oligarques qui vont piloter la rénovation Meiji.

Une rénovation qui est à la fois restauration : elle redonne le pouvoir à l’empereur, et révolution puisqu’elle abolit les privilèges (la noblesse disparaît). Ces oligarques vont transformer le Japon en une puissance militaire et économique capable de rivaliser avec l’Occident … jusqu’au grand séisme de 1923 puis la crise économique mondiale. S’élève alors la puissance destructrice des sociétés secrètes, une vague d’attentats et d’assassinats politiques d’où émergent deux génies maléfiques : le prince Konoe – maître idéologue du totalitarisme et l’amiral Tojo, le belliciste absolu, et la volonté de conquête, la guerre à outrance puis la chute.

On connaît la suite … Encore une fois, le redressement sous la férule bienveillante du général MacArthur.

Si on oublie les développements ésotériques de l’auteur, cet ouvrage donne bien des clés à un occidental pour effleurer l’âme japonaise. C’est une histoire résolument décalée sur un monde absolument opaque, et pour ma part, totalement fascinant.

 

Japon, une histoire secrète, essai de Jacques Sourmail (2007) éditios Auréas et Tournemire, 280 p., 19€

Commentaires
C
Effectivement, votre compilation me conforte dans mon sentiment de ne rien comprendre à l'âme japonaise. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot et votre billet du jour est un bon stimulant, merci Marie-Pierre.
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