Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
Voir le profil de Bigmammy sur le portail Canalblog
Les cinéphiles auront repéré
l’allusion au célèbre film des Marx Brothers….Mais laissez-moi plutôt vous
conter nos aventures de la nuit dernière !
Il était presque minuit et nous
nous apprêtions à aller benoîtement nous coucher, Claude et moi, déjà depuis
longtemps en habits de nuit après une soirée télé meublée de séries estivales –
dont une nouvelle sur la 3 portant sur les équipes médicales d’urgence….Quand
soudain s’élève un cri déchirant de la chambre d’Hugo. Je pense à un classique
cauchemar. Mais ce n’est pas ça : il se plaint de violents maux de ventre
et se tortille comme un ver. Je le rassure, le fais boire un peu d’eau, mais
rien n’y fait…..Je le recouche, m’allonge auprès de lui pour le rassurer, mais
il continue à avoir mal. Il réclame le Doliprane, remède universel. Que
faire ?
Moi, je pense à l’épisode
fiévreux des dernières quarante huit heures, que se passe-t-il ? Pourtant,
il n’a pas de fièvre, là, maintenant, mais comment supporter ces pleurs ?
Un regard à Claude : il a
compris, on se rhabille, on l’habille et zou, on le ficèle dans la voiture – ça
tombe bien car cet après-midi nous y avons installé le siège de bébé pour
partir demain à Biarritz – et en avant l’Hôpital de Villeneuve. Il reste
éveillé, dit qu’il a toujours mal mais ne geint plus. Moi, je me dis que ce
soir nous n’avons pas bu de vin, que la route est sèche et le conducteur
précautionneux. Ce que j’ignore, c’est que Claude, juste avant d’aller au lit,
avait avalé une demi-pilule pour dormir….Ce qui explique sans doute la façon
très « concentrée » dont il conduit….
On arrive aux Urgences. C’est une
salle d’attente de 15m² tout au plus, ce y compris le sas d’admission où on
vous demande tout un tas de renseignement administratifs : non, je n’ai
pas de papier d’identité pour l’enfant, j’ai son Carnet de santé, non, je n’ai
pas d’autorisation écrite des parents en cas d’intervention……On entre. Il y a
dix sièges comme dans le métro, en groupe de deux et en tôle, juste surtout
afin qu’on ne puisse pas s’allonger. Sont déjà là : un jeune homme qui dort, un
beau sexagénaire bronzé qui porte un sac de dame, une famille de campeurs
hollandais avec dans les bras un garçon de huit ans avec une cheville foulée en
jouant au trampoline, nous, puis un grand monsieur avec une plaie au doigt, qui
sombre dans le plus profond sommeil et ronfle.
Nous nous installons. La pièce
comporte trois portes : celle du sas d’entrée, une porte de sortie directe
dehors, la porte menant aux soins. Et là commence le ballet surréaliste.
D’abord, on voit sortir, en chemise de nuit ouverte derrière et petites fleurs
une future maman sub-accouchante qui vient chercher son jeune mari dormant pour
aller dehors (fumer une cigarette ?) puis rentre à nouveau dans le
« Saint des saints », ensuite c’est un grand Sikh (pas malade,
accompagnant un autre Indien sans doute) en bermuda et chemise sans col,
portant un superbe turban noir et lunettes cerclées d’or….Il fera deux fois
l’aller et retour …Des types baraqués.
J’installe Hugo le mieux
possible (c'est dur, dur). Claude me dit que cet après-midi, dans le verger, il a croqué une
pomme verte….Arrivés vers minuit trente, on appelle Hugo à 2h 45. Et là, c’est
un couloir pas très large où sont parqués des patients couchés dans des
brancards à roulettes. Un vieux monsieur avec des tuyaux, une jeune fille avec
une minerve et des bleus partout, une grosse dame qui proteste car elle est là
depuis 21 heures et qu’elle n’a vu encore aucun docteur. On lui explique que
l’ordre de passage est fixé par la gravité des cas et non l’heure d’arrivée…
On nous fait entrer dans une petite salle
d’examen avec un lit, on demande à Hugo de bien vouloir essayer de faire pipi dans un petit
gobelet de plastique : pas question. On lui prend la température, rien, le
pouls, le rythme cardiaque…rien. On nous dit d’attendre, le docteur ne va pas
tarder. Le personnel est très calme et gentil, mais ce soir c’est la folie. On
voit passer des pompiers, des ambulances. Hugo ne dort pas, il n’a pas peur…Moi
je réalise que j’ai fait une bêtise, qu’il a simplement eu un pêt de travers,
je culpabilise pour Claude resté en salle d’attente…Qu’il y a bien d’autres
urgences bien plus urgentes que nous…Qu’il ya danger d’attraper des trucs pas
bons du tout pour le petit dans une telle atmosphère… Que la prochaine fois que
quelqu’un aura un malaise, il faudra pousser jusqu’à Agen car rien ne sert
d’avoir un hôpital à une demi-heure si c’est pour y passer la nuit par manque
de personnel…
Bref, à trois heures, Hugo
trouvant que ce n’est pas intéressant et jugeant que la plaisanterie a assez
duré commence à s’agiter, je décide de m’échapper malgré les (molles)
protestations du personnel. Nous remettons Hugo dans la voiture et rentrons au
Calfour, il est 3h 45, on se lave soigneusement les mains, Hugo se remet en
pyjama, il ne réclame pas d’histoire, il se rendort, nous aussi.
Fin de l’histoire. Victoire, ma
chérie, tu recevras sans doute une facture directement à Paris pour cette
lamentable non-intervention. Je rassure en tous cas tous le monde : le bébé et sa mamie se portent très bien !
Comme je te comprends Marie-Pierre ! En tant que grands-parents, nous voulons tellement bien faire, et surtout ne pas faire d'erreurs, alors on peut se retrouver facilement dans une telle situation, n'est-ce pas ?
le doliprane; mes petits enfants ( les jumeaux ) en boiraient comme un bonbon...<br />
<br />
<br />
dans les affaires de vacances j'ai toujours les carnets de santé + une autorisation d'urgence ( avec les n° de téléphone de la Maman et aussi un exemplaire de l'attestation vitale.<br />
<br />
il faut dire qu'en tant que cadre de santé/ pédiatrie à la retraite, je suis très prévoyante... et je ne m'en suis jamais servie heureusement..<br />
<br />
C'est vrai qu'à cet âge difficile de faire la part des choses, l'ennui digestif, l'angoisse, le caprice...enfin tout va bien