THOUMIEUX," brasserie" revisitée par J-F Piège à PARIS 7°

5 juillet 2010

THOUMIEUX," brasserie" revisitée par J-F Piège à PARIS 7°

Chez moi, on aurait dit : "Eh, Peuchère, ils s'y sont mis à deux !", et pas des moindres : Jean-François Piège (du restaurant du Crillon) et Thierry Costes (de la chaine du même nom), pour reprendre l'établissement de la rue Saint Dominique, ouvert en 1923.

Moi qui ai travaillé pendant presque vingt ans au 149, rue de Grenelle, je connaissais bien la brasserie devenue un peu vieillotte au cours des dernières années, ses serveurs aux longs tabliers, ses salons particuliers pour dîners de groupes, ses spécialités typiquement correziennes. Et aussi son petit bistrot latéral, le Café Thoumieux, dans la petite rue adjacente, où j'allais déjeuner au moins une fois par semaine. J'ai d'ailleurs retrouvé le serveur au "42-44 rue d'Assas", Paris est un village.....

Aujourd'hui, j'y ai déjeuné avec un ami dans la nouvelle décoration : un énorme miroir de sorcière en forme de soleil ovale vous accueille....Le décor a changé, effectivement, en plus pompeux. On a aménagé un petit salon, juste à l'entrée, sans doute pour faire patienter confortablement les clients attendant une table....Mais il n'y avait personne aujourd'hui !

Beaucoup de dorures, des luminaires à globe vert qui vous empêchent de clairement voir votre vis-à-vis, du meuble sombre et des fauteuils roux.....En somme, rien que de très "convenu" alors que chez Costes, on se souvient des premières créations de Philippe Starck, ça décoiffait un max....

Côté carte, elle vous est remise sous forme d'une feuille volante, glissée dans un énorme agenda où on ne peut rien inscrire - déroutant.

Il y a sans doute de très belles et bonnes choses....Et les prix sont, dirons-nous, normaux dans ce type d'établissement et de quartier : des entrées à 10€, des plats à partir de 20 à 25€. A la carte, il faut tout de même compter entre 30 et 50€ selon le vin choisi, à choisir sur une liste qui, elle, est un vrai livre...

Nous nous somme régalés d'un pâté de foie de volailles "de ma mère", suivi pour moi de goujonnettes de sole à la sauce tartare aérienne. Délicieux, mais beaucoup trop copieux par portion, et pas de place pour tester un dessert. C'est bon, certes, mais on ne sait pas exactement ce qui manque à l'endroit pour être vraiment agréable...

Aucune importance pour moi car j'avais le plaisir de la conversation qui valait toutes les cartes.

Mais je regrette un peu qu'on ait ici perdu l'authenticité et le classicisme d'antan, au profit d'une branchitude que ne compense pas le talent de la cuisine. Messieurs les professionnels, encore un effort !