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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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27 avril 2024

Mexica, des dons et des dieux au musée du quai Branly

Pour la première fois en Europe, le Musée du quai Branly expose les découvertes archéologiques réalisées depuis 1978 autour du Temple Major de Mexico, l‘antique Tenochticlan, la cité lacustre conquise par Hernan Cortez en 1521 sur l’empereur Mochtezuma.

Ces conquistadores sont alors à la recherche de richesses à ramener à Charles Quint.

Ils seront peut-être stupéfiés par la beauté de l’art de cette civilisation aztèque mais surtout horrifiés par les rituels attachés à sa religion foisonnante et cruelle…

Ainsi que le résume Fabienne de Pierrebourg, l’une des trois commissaires de l’exposition : « Vu verticalement, l’univers est composé de trois grands ensembles : le monde céleste, chaud, sec, lumineux, fort, supérieur, igné, diurne, masculin… ; la surface terrestre sur laquelle nous vivons, qui s’étend dans le ciel jusqu’aux limites de notre vue ; l’inframonde, froid, humide, obscur, faible, inférieur, aqueux, nocturne, féminin… Ces espaces peuvent eux-mêmes être subdivisés en plusieurs couches, mais nous ne retiendrons ici que l’opposition/complémentarité de l’inframonde, qui combine les oppositions vie/mort, humide/sec et correspond pour les Mexicas au Tlalocan, lieu de vie et de germination où règne Tlaloc, dieu de la terre et de la pluie, et à Mictlan, lieu sec des morts dominé par Mictlantecuhtli ».

Muni de ce viatique, on peut parcourir et admirer les multiples objets parfaitement mis en lumière en une judicieuse scénographie.

Les fouilles ont révélé jusqu’ici 16 édifices religieux autour du temple Major, des centaines de sculptures, des peintures murales, et une immense quantité d’offrandes, principalement dédiées au dieu de la pluie Tlaloc, et au dieu de l’inframonde Huitzilopochtli.

Mictlantecuhtli, le dieu de la mort, est ci-dessus représenté grandeur nature : des côtes saillantes, son foie qui pend en dessous, les doigts munis de griffes de chauve-souris, le crane destiné à recueillir de vrais cheveux et que l’on aspergeait de sang lors des cérémonies rituelles … flippant !

Outre la représentation du serpent à plumes, évoquant la légende fondatrice de cette civilisation : un aigle avec un serpent dans ses serres se posant sur un cactus qui fixe le lieu de la capitale à venir, l’exposition montre de merveilleux objets sculptés dans la roche volcanique, des bijoux en or, des objets en jade, obsidienne, céramique, cuivre, bois, coquillages, turquoises …

Des couteaux en silex aussi : effrayant mobilier sacrificiel de tables de sacrifice, récipients destinés à recueillir le sang et les viscères des victimes dont on arrache le cœur avant de les précipiter du haut de la pyramide. Car pour garantir le cycle de vie, il faut alimenter les dieux qui doivent recevoir des dons de sang, celui d’esclaves ou de captifs de guerre.

On imagine facilement le dégoût des Espagnols et leur ardeur à détruire toute trace de ces rituels barbares … La tradition orale mexicaine autour du concept de la mort perdure cependant ....

J’avoue ma fascination pour la beauté plastique de ces sculptures. Je reste particulièrement attentive aux civilisations précolombiennes – sans doute depuis mes premières lectures du « Temple du soleil » d’Hergé et plus récemment, le roman d’Alexis Jenni « La conquête des îles de la terre ferme » publié en 2017, que je recommande fortement.

Nous avons bien de la chance à Paris avec ce musée voulu par Jacques Chirac …

 

Mexica, des dons et des dieux au Temple Mayor, exposition au Musée du quai Branly-Jacques Chirac (galerie jardin), jusqu’au 8 septembre – à partir de 10h30, 14€.

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