Apprendre à changer de point de vue

Il n'est de pires sourds que ceux qui ne veulent entendre. A propos de l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne, j'avoue avoir été jusqu'ici plus que réservée. Et j'évolue. Qui lit la biographie de Mustapha Kemal et l'oeuvre révolutionnaire qu'il a accomplie en faveur de sa patrie en très peu de temps peut imaginer de quoi les turcs sont capables en termes de révolution culturelle et sociale.

Je connais relativement bien l'histoire de cette civilisation qui déborde largement le cadre géographique de la Turquie actuelle. Mais trois reproches vis à vis de la Turquie me semblaient jusqu'ici fondés : trop peuplée, trop islamique, trop pauvre.

D'où des risques de déséquilibres au sein d'une Europe déjà empêtrée à 27 et contrainte de soutenir lourdement la mise à niveau politique et financière de cette éventuelle nouvelle composante. Sans compter les plaies toujours béantes de la reconnaissance de Chypre, membre de l'UE, et celle de la responsabilité de l'Etat turc dans les massacres des Arméniens.

En lisant le mémoire universitaire de Pascal Forbin (voir le résumé sur Odace-34 en date du 7 avril 2009), j'incline à penser comme lui que l'entrée de la Turquie dans l'Union sera une chance et pour la Turquie et pour l'ensemble de l'Union. Les préalables sont sévères, mais la clé est entre les mains de cette importante nation laïque, adhérente de l'OTAN depuis 1951 et amie d'Israël.

Qui sera le prochain Ataturk ?