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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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27 janvier 2009

Anatomie d'un crime, roman par Elizabeth George

Anatomie_d_un_crime_couvTitre original : "What came before he shot her"

L'inconvénient lorsque, comme moi, on lit les livres d'un auteur en commençant par le dernier et qu'il s'agit d'un héros "récurrent", c'est qu'on sait à la première ligne ce qui s'est passé.

Emportée par le style d'Elizabeth GEORGE après avoir lu "Le rouge du pêché", j'ai entrepris de lire ce qui avait conduit l'inspecteur Linley à l'état de délabrement physique et moral dans lequel on le trouve au commencement du roman : l'assassinat de son épouse Helen, enceinte de surcroît.
Mais là n'est pas le propos de "Anatomie d'un crime". On y découvre en revanche la peinture acérée d'une époque, d'un milieu, d'une micro-société : au nord de Londres, près de Portobello Road et Notting Hill Gate, Ladbroke Grove et  juste un peu plus loin Belgravia et Holland Park, à quelques rues de là exactement où habitait Florence lorsqu'elle mit au monde Romane, la chronique inexorable d'une famille métisse d'origine jamaïcaine, où même les plus attachants s'embarquent dans le cul de sac de la délinquance. La violence est partout, en particulier celle faite aux enfants.
Nous voici au coeur d'une fratrie que leur grand-mère abandonne un soir d'hiver sur le pas de la porte de leur tante. Ils ont déjà été massacrés par la vie : leur père a été abattu en pleine rue au cours d'une rixe de gangs, leur mère est internée sans espoir de recouvrer une santé mentale structurellement ébranlée. Il y a la soeur aînée, quinze ans, fugueuse, révoltés, affranchie mais déjà largement irrécupérable, le petit frère attardé que protège à tout prix le héros Joël, douze ans, dont l'écriture pourrait être un havre salvateur. Si seulement ces trois-là ne faisaient pas l'objet d'une persécution systématique d'un jeune caïd et de ses acolytes. Et la tante Kendra essaie de tenir le cap, quitte à sacrifier les pauvres projets de sa vie sinistre. Des hommes et des femmes font leur possible pour aider ces naufragés, mais le destin sera le plus fort. Ou la prédestination.
Plusieurs fois, j'ai eu envie de laisser ce livre, par trop noir, par trop triste, et donc on connaît  d'avance le dénouement. Mais ce n'est pas possible. On veut savoir : pourquoi, comment...

Je préviens le lecteur : il n'y a pas de happy end. Mais une peinture sans fard de l'envers des quartiers de Londres, très aisément transposable à notre Seine-Saint-Denis. Dur, très dur....

Aux Presses de la Cité (22€) mais aussi en poket, traduit (magistralement) par Dominique Wattwiller

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