Mesrine, l'instinct de mort, film de J-F Richet
Nous avons vu hier soir le premier volet du dyptique consacré à La vie et à la mort de celui que les canadiens avaient surnommé "l'ennemi public N°1". Et je m'en réjouis car nous n'aurons pas trop longtemps à attendre avant d'en voir la fin, le 19 novembre.
Un très bon film en effet, rythmé, drôle parfois, implacablement réaliste. Olivier Delcroix, du Figaro a trouvé les mots justes : "polar brutal, efficace et sans complaisance."
C'est tout à fait ça.
On sort de salle abasourdi, avec l'impression que le film n'a duré que dix minutes. Vincent Cassel EST Jacques Mesrine (ne pas prononcer le s), perverti par les horreurs vécues en Algérie, opposant à son père auquel il reproche d'avoir subi le ST0, entraîné dans la facilité de braquages minables par son copain (l'excellent Gilles Lellouche) et manipulé par un parrain de banlieue ventripotent (Un Depardieu plus vrai que nature). C'est aussi le charme d'un homme qui aime les femmes et que les femmes aiment (Cécile de France, Ludivine Sagnier), avec des scènes tendres de séduction et de d'amour très délicatement suggérées, un numéro de danse impeccable - Vincent est bien le fils de Jean-Pierre - du bruit et de la douleur perceptibles, du sang et des larmes.
Rien ne donne envie de ressembler au héros même si, foncièrement, il ne paraît pas antipathique.
Vivement la suite de ce film qui aurait pu nous venir des Etats-Unis tant le scénario et la réalisation sont rapides et fluides, mais sans doute n'aurions-nous pas eu une reconstitution aussi précise de l'ambiance des années 60-70, celles où j'avais vingt ans et dont le souvenir est particulièrement évocateur....