Cosa Nostra - La mafia sicilienne de 1860 à nos jours
Par John Dickie – Perrin,
collection tempus – 493 p.
Traduit par Anne-Marie Carrière
Cette
étude particulièrement fournie et fouillée met en lumière l’extraordinaire
cruauté des tueurs initiés, dont les Sopranos ne donnent qu’un très pâle
reflet. Et de fait, si l’ouvrage ne fait qu’effleurer les contours des
accointances de la Mafia sicilienne avec son homologue installée par les
immigrants aux Etats-Unis, elle souligne bien quelques différences significatives
entre ces deux branches d’une même organisation, et en particulier la collusion
avec les institutions.
Ce n’est
qu’à la fin du XXème siècle que des âmes courageuses ont entrepris de révéler
et de combattre Cosa Nostra, souvent au prix de leur vie, à travers les
témoignages de repentis comme Tommaso Buscetta, Toto Riina, Bernardo
Provenzano. Il faut lire l’ascension irrésistible de la Famille originaire de
Corléone, les procès gigantesques dont les verdicts furent méthodiquement
cassés par une justice corrompue, l’implication de la Démocratie Chrétienne
dans l’’organisation dont elle se servait comme pouvoir local et moyen de
diffuser les fonds destinés au développement de l’île, et plus spécialement
celle de Guilio Andreotti, dont les crimes furent considérés comme prescrits
mais qui demeure aujourd’hui Sénateur à vie. Lueur d’espoir : les rares
commerçants palermitains qui refusent de
payer le « pizzo » ou impôt de « protection ». Combien de
temps encore ?