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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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23 juillet 2021

Souvenirs d'une épizootie ...

epizootie-956

Des souvenirs encore très présents … et pourtant. Qui nous font percevoir que les temps changent, mais pas toujours en bien.

En 1974 une épidémie de fièvre aphteuse se déclara en Bretagne dans une centaine de foyers, entraînant l'abattage de plus de 35000 animaux (30000 porcs, 4 500 bovins et 700 ovins et caprins). Elle se propagea aussi en Normandie.

A cette époque, nous habitions à Vannes. Claude, mon mari, était alors Directeur de cabinet du Préfet du Morbihan, Roland Faugère. L'épizootie de fièvre aphteuse se propageait à grande vitesse en direction de la Normandie. Des mesures restrictives de libertés s’étaient imposées pour stopper - autant que faire se pouvait - la maladie qui touchait tous les cheptels à sabots fendus (ovins, caprins et naturellement bovins). Un risque économique terrible pour cette région d'élevage.

Je me souviens qu’il avait fallu dresser des cordons sanitaires autour des exploitations contaminées, complètement barricadées, qu’il fallait désinfecter les bottes, les chaussures et les roues des véhicules avant de traverser les routes en les frottant à l'eau de Javel dans des « pédiluves ». La Préfecture avait interdit tous les regroupements : il avait été indispensable de fermer les cinémas, d’annuler les matches de foot, les courses cyclistes, les foires et les marchés, les mariages, les messes !!! Claude avait été chargé de recueillir l'assentiment de l'évêque ...

L’urgence à agir était comprise de tous et personne ne s’est opposé à ces mesures de restriction des libertés individuelles pour sauvegarder l’intérêt collectif. Personne n’a défilé dans les rues. On retenait son souffle. On se demandait comment empêcher les mouches de transmettre le virus et d'anéantir tous ces efforts alors qu'il n'y avait aucun risque de contamination des humains.

A un moment, il a fallu que les gendarmes abattent in situ, au fusil mitrailleur, les troupeaux infectés, avant de les enfouir sous la chaux vive. J’ignore dans quelle mesure les éleveurs ont été indemnisés.

fièvre aphteuse

Ce dont je me souviens, c’est le consensus général sur les mesures cruelles de prophylaxie mises en œuvre par la puissance publique. L’épizootie a cessé …. Personne n’a protesté, résisté, défilé, fait appel à la liberté de chacun d’aller et de venir. Il est vrai qu'à Paris, le Morbihan devait sembler bien lointain ...

Effectivement, l’esprit public a évolué depuis bientôt 50 ans – je pense en particulier à prise de conscience récente contre les violences faites aux femmes, à la révolte contre les injures racistes … ce qui est très positif.

En revanche, la posture qui consiste à critiquer n’importe quelle décision du seul fait qu’elle émane de la puissance au pouvoir me choque. Car aujourd’hui, il ne s’agit pas que de troupeaux de bovins qui soient en péril …. et je ne trouve aucune proposition alternative de la part des différents opposants à la politique gouvernementale.

L’esprit public progresse dans certains domaines, et régresse dans d’autres. Faut-il s’en satisfaire ?

Commentaires
J
Cette opposition au vaccin et au passe-sanitaire m'est incompréhensible !!! L'individualisme devient la règle et pourtant nous vivons en société mais ce dernier mot a-t-il un sens pour ces gens ??
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C
Une fois encore, bien dit Kat !
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K
Spontanément, en lisant ce post, j'ai pensé : alors oui, évidemment aujourd'hui avec les réseaux sociaux...(@Magali). Et je me dis aussi : aujourd'hui, les enfants sont rois ; peu de limites, cadre flou, on "rigole" de leurs réparties de petits "adultes"... lesquels, arrivés à l'âge adulte n'ont pas de filtre. Ne connaissent ni ne comprennent l'idée même d'une forme de retenue, ni le lien avec le respect de l'autre. (#ma prise de tête dernièrement avec une dame dans un Biocoop qui laissait sa fille de 7ans-à peu près- tripoter les grappes de raisin et les relâcher sans même lui souffler un "stop !" impératif. "Elle est petite !" A-t-elle justifié). Bref....<br /> <br /> Quant aux problématiques désastreuses agricoles, j'ai connu également (@Lyllia), mes grands parents étaient agriculteurs. Le respect du travail et de la nourriture était un dogme, et je suis fière d'en avoir bénéficié. Lourd sujet, chargé d'émotionnel.
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L
Je me souviens de celle de 1952. J'étais alors très jeune et nous habitions la campagne. Nous allions chercher le lait dans une ferme avec une berthe. Il fallait ensuite le faire bouillir pendant 3 minutes et évidemment c'était moi qui étais de corvée. J'avoue que j' accomplissais ma tâche avec beaucoup de distractions et le lait en profitait pour se "sauver"...
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M
Je me souviens de la retranscription de ces événements dans Le Monde. C'était impressionnant mais très sage, d’autant plus que j’avais maintes fois entendu parler dans les Cévennes de cette terrible maladie. Les chèvres pouvaient la contracter et tout se déroulait dans le silence de ces vallées perdues. La maladie était transmissible aux humains ; ceux qui n’en mourraient pas en conservaient d’importantes séquelles.<br /> <br /> J’avais donc pensé que les mesures de prophylaxie imposées dans l’Ouest n’étaient pas justifiées que par souci de l’Economie régionale.<br /> <br /> J’imagine que, si les réseaux sociaux avaient existé, nous aurions eu les mêmes débats et actions contradictoires qu’aujourd’hui, permettant à la maladie de se propager à d’autres territoires.<br /> <br /> Triste époque que celle que nous connaissons actuellement, la réflexion a cédé la place aux pensées orchestrées par les réseaux sociaux.
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