Dimanche 21 février, 15h, jardin du Luxembourg
J'ai compris cet après-midi-là pourquoi, lors du premier confinement du printemps dernier, on avait décidé de fermer les parcs et jardins de la capitale. Je n'imaginais pas à quel point la foule peut s'agglutiner inconsciemment.
Hier, c'était un jour où il semblait que tout Paris s'était donné le mot pour se retrouver autour du grand bassin du jardin de Marie de Médicis. Une foule joyeuse, heureuse de respirer à fond mais totalement masquée.
La première comparaison qui nous est venue à l'esprit : la grande plage de Biarritz un 15 août !
Et puis surtout, en passant devant la longue pelouse qui regarde vers les jardins de l'Observatoire : le brouhaha, la rumeur, le chuchotis érigés au niveau du vacarme. Et dans les allées, encore chargées du sable de déneigement, des difficultés à se croiser. Du jamais vu et pourtant, nous hantons ce jardin depuis plus de 40 ans ...
Des queues devant tous les petits pavillons qui délivrent de la nourriture, les places assises toutes occupées, des groupes assis en cercle sur l'herbe, comme pour un pique-nique, heureux de se retrouver, d'humer l'air non confiné, l'espoir d'en finir avec cette peste d'un nouveau genre, avec ces températures clémentes (18°) qui annoncent le printemps.
Les abeilles ne s'y trompent pas !
Il semble toutefois que cette foule soit au bord de la rupture psychologique. Un rien pourrait la faire basculer dans la révolte ...
Une lueur d'espoir : des tas de poussettes avec des tas de bébés dedans, des jeunes parents ... Une différence notable avec le ressenti de notre dernier voyage en Allemagne. Mais cela a peut-être changé depuis ?