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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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7 février 2021

Le parfum des fleurs la nuit, récit de Leïla Slimani

 

Slimani

De Leïla Slimani, j’attends toujours avec impatience le deuxième volet de sa saga familiale.

J’avais besoin d’une respiration avant de réussir à terminer un énorme ouvrage.

Alors, je me suis carrée dans le coin de mon canapé et j’ai lu d’une traite ce texte très personnel, d’une sincérité émouvante, sur les forces et les faiblesse d’une écrivaine accomplie et, je le sens, encore en devenir.

Leïla Slimani est plus jeune que la plus jeune de mes filles. Elle appartient toute entière à deux univers, deux cultures, deux langues, qu’elle assume sans en rien renier. Elle est belle, libre, jeune maman, heureuse en amour, je l'espère. Mais elle exprime avec sensibilité les contradictions de se sentir parfois « au pays des autres ».

Pour écrire, elle a besoin de se recroqueviller sur elle-même, de se couper du monde. Et c’est ce que lui propose son éditrice : passer une nuit entière seule au milieu d’un musée. Ce sera celui de la Punta Della Dogana, à Venise, devenu par la grâce de la fondation Pinault un musée d’art contemporain. Seule, au milieu d’œuvres pour lesquelles elle n’éprouve pas d’attrait particulier. Son domaine à elle, c’est la littérature.

Une nuit au musée, rien à voir avec le film de Shawn Levy avec Ben Stiller. Pourtant, l’enfance de Leïla a été scandée par les films américains des années 50, ceux de Lauren Bacall ou de Marilyn Monroe. Des installations et des œuvres exposées, elle ne parle pas beaucoup, mais cette solitude lui remet en mémoire bien des souvenirs d’enfance à Rabat, avant qu’elle ne vienne à Paris étudier les sciences politiques et le management – tiens, tiens, comme l’une de mes filles, justement …

Et surtout, cette nuit en vase clos, pieds nus sur le marbre et la brique rose de cet édifice du XVIIème siècle, lui rappelle le père amoureux des livres, qu’elle a trop tôt perdu, la souffrance d’une injustice qu’elle ne pourra jamais apaiser. « Je suis l’enfant d’une génération à l’identité meurtrie, la génération de mes parents qui apprit la liberté, la démocratie, l’émancipation des femmes de la bouche de ceux qui les dominaient au nom de la race et de l’idéologie coloniale. »

Elle a tant à nous raconter encore … La littérature est son passeport pour le bonheur. Nous attendrons avec impatience tous ses prochains visas.

Le parfum des fleurs la nuit, essai de Leïla Slimani, collection "Ma nuit au musée" chez Stock, 153 p., 18€

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