Bestiaire du Luxembourg
Puisque les musées et les expositions nous sont fermés, nous pouvons admirer les sculptures qui jalonnent l'espace public.
Pour ma part, j'aime à visiter régulièrement les bronzes représentant des animaux qui ont été commandés à la fin du XIXème siècle ... Une époque où l'on appréciait l'art animalier, le plus réaliste possible.
Et dans l'espace des 25 hectares des jardins du Luxembourg et de l'Observatoire, on dénombre 106 statues mais bien peu de bronzes animaliers. On préfère les hommages aux hommes célèbres, même si certains sont aujourd'hui bien oubliés, et aux reines de France fantasmées, pour se souvenir de celle qui a fait construire le palais.
On - je ! - se demande bien comment les sculpteurs parvenaient à saisir le mouvement des animaux sauvages qu'ils représentaient.
A partir d'une foule de croquis, naturellement, comme les carnets d'Eugène Delacroix et ses chevaux magnifiques le montrent. Avec l'expérience acquise dans les écoles d'art, à l'atelier, en étudiant les classiques de la Renaissance italienne, aussi.
L'art académique absolu, bien démodé - et à tort selon moi - aujourd'hui, certes, mais tout de même, quel talent !
Dans les abords immédiats du jardin du Luxembourg la fontaine des Quatre parties du Monde de J-B Carpeaux, avenue de l'Observatoire, au débouché du boulevard Saint-Michel et de la rue d'Assas et ses huit chevaux en plein galop ... réalisés par Emmanuel Frémiet (1824 - 1874). Ces chevaux prennent place au pied de la fontaine qui a vu la coopération de plusieurs artistes.
En pénétrant par le sud dans le jardin, nous trouvons bientôt "La harde de cerfs", oeuvre d'Arthur Jacques Le Duc (1848 - 1918). Superbe mouvement.
Et non loin de là, le Lion de Nubie, et sa proie - une autruche. Le groupe est l'oeuvre d'Auguste Cain (1821 - 1894).
Toutes ces oeuvres ont été fondues autour des années 1870 ... et elles nous sont accessibles, dans un écrin de verdure incomparable en ces jours d'automne triomphant, avec le vert de la patine, sublime !