Les secrets de Paris, par Clémentine Portier-Kaltenbach

Confinés entre quatre murs, plus ou moins resserrés, imaginez pouvoir vous envoler sous les pattes d’un drone qui vous transporterait dans les rues désertées de Paris … en regardant à travers les maisons où logèrent les hommes politiques, les écrivains, les révolutionnaires de jadis …

C’est ce que propose avec humour Clémentine Portier-Kaltenbach, journaliste et chroniqueuse historique, familière des émissions de Stéphane Bern et Franck Ferrand. Issue d’une éminente famille protestante, elle nous propose, en 147 très courts chapitres, des anecdotes parfois cocasses, parfois cruelles … toujours très bien documentées.

De la procédure à suivre pour faire apposer une plaque de marbre sur un immeuble en souvenir d’un être cher à la terrible statistique des victimes de la peste à Paris (70000 morts en 1562) ou du choléra de 1832 (12000 morts pour le seul mois d’avril), de la révélation de l’auteur de la musique de « La Marseillaise » que fut Ignace Pleyel, compositeur et facteur de pianos, élève de Haydn à la tête tranchée de Jules Bonnot conservée dans le formol au musée de l’Homme, qui fut quelques mois durant le chauffeur à Londres de Sir Arthur Conon Doyle … C’est une promenade sans queue ni tête dans les rues de la capitale, aux noms changeants au gré des régimes politiques.

Avec des révélations absolument capitales comme celle de l’inventeur du morceau de sucre rectangulaire (en page 121) ou l’introduction culinaire du maréchal de camp de Louis XIII, Pompeo Frangipani auquel nous devons la galette des rois à la crème d’amandes …

Il n’est pas nécessaire de lire le livre en une seule fois, il suffit d’en savourer quelques pages pour se donner le moral. On a en a bien besoin pour s’évader de notre quotidien aujourd’hui …

Les secrets de Paris, par Clémentine Portier-Kaltenbach, éditions Vuibert (en Livre de Poche, 287 p., 7,40€)