Trémolat (2) : une église à coupoles et à fresques
Sur la place du village périgourdin, on trouve d'un côté la mairie-école, très IIIème Rébublique, et de l'autre côté de la route, les vestiges d'une abbaye fortifiée, filiale de l'abbaye angoumoise de Saint Cybard, l'église Saint Nicolas... En entrant dans sa nef, on est surpris de son amplitude et de sa clarté.
L'église est massive : son clocher a été remanié au XVIIIème siècle, mais ses murs lisses, très hauts, sans contreforts, signent un édifice puissant, érigé comme une forteresse, un point haut destiné à scruter les éventuels envahisseurs.
Le plan est en croix latine, avec une nef à succession de coupoles comme à Périgueux ou Cahors. La nef est datée du 11ème siècle. Elle est aussi dotée d'un important transept, ce qui est plus rare.
L'édifice a été superbement restauré et affiche un clarté intérieure propice à la prière.
Le pélerin est attiré immédiatement par les fresques du choeur, qui datent de la fin du 13ème et du début du 14ème siècle. Elles se déroulent du nord au sud, c'est à dire que leur propos aboutit à la lumière du jour finissant. Ce sont celles-là seulement, celles de la partie sud du choeur, qui ont été sauvegardées.
On admire aussi, dans un tout autre genre, le superbe autel baroque disposé dans la branche nord du transept.
Le long de la façade sud aussi, à l'extérieur, on perçoit les vestiges de la salle capitulaire, les traces du cloître avec son puits ... l'enclos Saint Nicolas donne une idée de l'importance de l'abbaye bénédictine fondée autour du village natal de Saint Cybard, l'ermite qui vivait au VIème siècle sous le rempart d'Angoulème, et à laquelle Charlemagne fit don d'une tunique du Christ enfant, souce d'une pélerinage fructueux.
On peut facilement maginer la rivalité entre l'abbaye de Trémolat et celle de Cadouin si proche, détentrice, elle, du saint linge qui essuya la face du Christ - ou du moins ce qui lui en tenait lieu - la Foi soulève des montagnes.