Lascaux 4 : au commencement, voici 17000 ans, était l'art pariétal

C’est un long et sinueux chemin de 80 kilomètres qui nous a conduits à re-découvrir une merveille absolue de l’art humain : les peintures inouïes de la grotte de Lascaux. Une façon de s'extraire des angoisses du moment et de se remettre à croire en l'Homme ...

Remonter le cours de la Lémance, puis descendre un tout petit peu celui de la Dordogne avant de prendre à rebours la Vézère jusqu’aux Eyzies et plus haut encore, jusqu’au joli village de Montignac.

Et se souvenir de notre première visite à la « Chapelle Sixtine » de la peinture préhistorique, dans les premières années 90, que nous avions pu alors visiter par pur privilège du ministère de la Culture car la grotte avait été fermée au public dès 1963. J’avais donc un peu d’appréhension devant cette gigantesque mise en scène autour d’un fac-simile : n’allais-je pas être déçue ?

Eh bien, la réalisation est époustouflante.

Le bâtiment, ouvert le 15 décembre dernier, tout d'abord : une brèche horizontale ouverte dans le flanc de la cuesta, comme une respiration, avec des façades striées évoquant les strates géologiques. L’architecte norvégien Kjetil Traedal Thorsen n’a pas voulu faire dans le sensationnel, ne pas reproduire « l’effet Guggenheim » où l’on vient plus pour admirer le bâtiment que son contenu. Ici, de hauts murs étroits se terminant par le bleu du ciel, des couloirs où l’on se sent tout petit, une organisation millimétrée (des groupes de 32 personnes toutes les 6 minutes) pour permettre à un maximum de touristes de voir confortablement et dans leur plus bel éclairage les chefs d’œuvre des hommes qui vivaient ici il y a plus de 17000 ans, avec les explications enthousiastes de jeunes guides compétents.

Très rapidement, nous sommes plongés dans l’environnement de ces temps reculés, bien différent de l’actuel paysage périgourdin : un sol très peu pourvu de végétation mais une steppe ressemblant à la Laponie d’aujourd’hui, avec des températures oscillant entre -20° et +15°. Un monde où les animaux sont bien plus nombreux que les hommes. Dès que l’on entre dans la « grotte » reconstituée, on s’y croit totalement. On voit l’éboulis par lequel les adolescents courant après leur chien Robot ont débouché devant la première représentation d’une vache rouge ...

C’était le 12 septembre 1940. Très vite, Marcel Ravidat, Jacques Marsal, Simon Coencas et Georges Agniel sont allés chercher leur ancien instituteur. Ensuite, c’est l’abbé Henri Breuil, paléontologue, qui viendra le premier étudier la merveilleuse découverte qui ne tarde pas à devenir une attraction touristique et scientifique majeure. De 1940 à 1963, un million de visiteurs se pressent dans les salles et les boyaux, entraînant à leur suite des dégâts irréversibles : bactéries, algues, destruction de la couche de calcite, recristallisation des parois …

Nous n’avions pas vu la première reconstitution (Lascaux 2) assez partielle de la grotte, située tout près de l’entrée d’origine. Mais là, je ne sais ce qu’il convient d’admirer le plus de la prouesse technologique et artistique ou des peintures et gravures elles-mêmes, restituées dans leur cadre parfaitement reproduit dans ses moindres reliefs et détails.

Des milliers d’animaux en mouvement, peints sur plusieurs couches successives, mais tous dans un style constant, maniant la couleur, le relief, la perspective … Des vaches aux cornes élégantes, des aurochs, des taureaux frémissants, des chevaux aux encolures puissantes et aux jambes fines, des signes graphiques qui ressemblent à des blasons … Dans certains endroits particulièrement inaccessibles, les hommes ont représenté des animaux dangereux comme des félins, des ours … et, dans « le puits », la représentation symbolique d’un homme blessé.

A la fin de la déambulation, on débouche sur une immense salle où l’on peut revoir les scènes qui nous ont charmés. Pour ma part, c’est la course folle de cerfs traversant une rivière qui m’a le plus émue … à moins que le peintre n’ait voulu représenter un seul animal en pleine course, selon une technique de découpage du mouvement adoptée, quelques milliers d’années plus tard, par les inventeurs du cinéma …

Centre International de l’Art Pariétal, avenue de Lascaux, 24290 MONTIGNAC – 05 53 50 99 10 – contact@lascaux.fr – réservation recommandée – 16€

Comments

[poetalisa]

Merci pour votre réponse chère Marie Pierre avec les détails précis.

BONNE SOIREE autour du débat entre les 2 candidats à la T.V

. Pourvu que MACRON ne s'énerve pas !!!!!!!!!!!

Je projette de me préparer un petit verre en "faisant irruption dans mon bar", comme je suis toujours seule !il faut bien que je me soigne 'mes nerfs" pour tenir le coup RESULTAT DE la SOIREE "A SUIVRE"

. BONNE SOIREE A VOUS DEUX -

[poetalisa]

Avez vous eu beaucoup de monde pour la visite <,?il y a quelques années je me souviens avoir été dans le secteur ! il fallait retenir la veille pour visiter Mais les temps ont changé et l'organisation doit être différente -vous avez du avoir beaucoup de marche à effectuer probablement -

[Annie]

Encore un éclairage des plus passionnants...!!



Merci pour vos lumières érudites.