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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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17 décembre 2016

Tenue correcte exigée, au musée des arts décoratifs

bikini 1946

Dans Les Règles de la bien-séance et de la civilité chrétienne, publiées en 1702 par Jean-Baptiste de La Salle, il est dit que « rien n’est plus malséant qu’un vêtement qui ne convient pas à la taille de la personne qui le porte ; cela défigure tout un homme, particulièrement lorsqu’il est trop ample […]. Il vaut mieux ordinairement qu’un habit soit plus court et plus étroit qu’il ne doit être, que d’être ou trop large ou trop long ».

Etrange … comme les règles de bienséance changent avec le temps ! Aujourd’hui, on aurait tendance à considérer les vêtements trop étroits dévoilant les formes comme ceux qui dérogent à la règle sociale…

Rick Owens

Voilà une exposition qui montre comment la mode, du 14ème siècle à nos jours, bouscule les mœurs et passe de l’excès, à la transgression, puis progressivement à la tolérance et enfin à la normalité voire à la banalité. Pensons aux scandales provoqués par les robes trop amples, trop transparentes (se souvenir du portrait de Marie-Antoinette en robe de gaulle par Elizabeth Vigée Lebrun, qui dût être retiré), aux premières femmes qui osèrent revêtir des effets masculins (de Jeanne d’Arc à Marlène Dietrich), des tentatives encore infructueuses de faire adopter les jupes pour hommes (jusqu'à la caricatre de Rick Owens avec son sexe à l'air), des vêtements trop courts, ou encore trop dispendieux en étoffe (la robe de Dior « New Look » en pleine période de restrictions après la guerre), au bikini, aux jeans baggy (une mode née dans les prisons américaines à cause de l’absence de ceintures et de la fréquence des viols) …

 

marlène

 

vêtements de mariage

 

comme des sous vêtements

Cependant, aucune interdiction ne fut, dans les siècles passés, opérante : même si aujourd’hui certains imaginent de restreindre l’usage des hoodies (sweet shirts à capuche) car ils dissimulent l’identité de leur propriétaire … je crains que cette répression ne reste lettre morte, jusqu’à ce que cette pièce de vêtement ne passe tout simplement de mode …

En fait, au-delà des superbes pièces de vêtements présentées selon les successifs motifs de scandale évoqués par la société « bien-pensante », c’est l’ambiance de l’exposition qui m’a intéressée. Il y avait en ce mercredi plusieurs groupes d’adolescents, notes en mains, avec leurs professeurs, qui ne perdaient pas une miette des explications sociétales qui leur étaient dispensées. J’ignore s’il s’agissait de futurs professionnels du design ou de la mode, mais la plongée dans le contexte culturel les passionnait visiblement, leur étonnement sautait aux yeux.

Conclusion : la mode – et aussi ses excès - comme reflet de la liberté de création et de l'expression - constitue bien un élément essentiel de la société, donc de notre histoire.

Tenue correcte exigée, quand le vêtement fait scandale, au musée des arts décoratifs – 107 rue de Rivoli, 75001 Paris, tous les jours sauf le lundi, à partir de 11 h. Jusqu’au 23 avril.

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