La peinture italienne de Giotto au Caravage, au musée Jacquemart-André
Ou encore : les passions de Roberto Longhi (1890-1970) ...
Avant d’aller admirer les tableaux sublimes de Vélazquez, je ne me rendais pas compte de l’influence qu’avait pu exercer Le Caravage sur les artistes de son temps. Tant il est vrai que la transition stylistique entre les grands maîtres de La Renaissance florentine et la peinture baroque de la contre-réforme catholique me restait obscure … justement comme l’utilisation virtuose du clair-obscur …
L’exposition du musée Jacquemart-André présente les grands noms de la peinture italienne, du XIVe au XVIIe siècle, à travers l’œil exercé de Roberto Longhi, cet élégant expert de l’histoire de l’art italien. Une occasion unique de voir Giotto, Masaccio, Masolino, Piero della Francesca, Ribera, Caravage, en commençant par ce fameux tableau du Garçon mordu par un lézard.
Roberto Longhi – savant, expert et collectionneur - s’est passionné pour ce peintre sulfureux qui a révolutionné la peinture italienne du XVIIe siècle. Autour du Garçon mordu par un lézard, deux autres oeuvres de Caravage sont exceptionnellement réunies : Le Couronnement d’épines et L’Amour endormi. On découvre aussi les toiles d’émules du Caravage comme Carlo Saraceni (vers 1579 – 1620) et Bartolomeo Manfredi (1582-1622) et leurs successeurs comme Jusepe Ribera (1591-1652), Matthias Stomer (1600 – 1652), Mattia Preti (1613 – 1699).
Pour Roberto Longhi, les styles se répondent. Il a une vision globale de l’évolution de la peinture. Le Caravage annonce Cézanne … Mais l’important est le regard qui permet d’attribuer ou de réattribuer certaines œuvres à leurs véritables auteurs. Comme cette paire de panneaux de la collection Jacquemart-André réattribuée à Giotto.
S’il n’y avait qu’une merveille à venir découvrir, c’est cette petite image de Vierge chatouillant l’enfant Jésus de Masaccio, l’extraordinaire maître de la chapelle Brancacci. L’enfant, dont le cou est orné d’un collier de perles et d’un rameau de corail, retient tout juste son rire tandis que sa mère, avec un geste qui semble le bénir de ses deux doigts, adopte une attitude respectueuse et ne s’autorise qu’un sourire tout intérieur …
Ou encore, la crucifixion de Masolino, le collaborateur attitré de Masaccio, où il faut remarquer le nid de pélicans juché sur la croix, symbole du sacrifice du Christ ...
Avant de partir vers le Sud-Ouest, vite, vite, il nous faut voir toutes ces merveilles ...
Exposition au musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann, ouvert tous les jours - jusqu'au 20 juillet - 12 €