Back to blood (Bloody Miami), de Tom Wolfe
Après un chef d'œuvre, le Bûcher des vanités (1987), et quelques bons livres, sur les cosmonautes (L'étoffe des héros), les hommes d'affaires d'Atlanta (Un homme, un vrai) ou les étudiants alcooliques des grandes Universités (Moi, Charlotte Simmons), Tom Wolfe livre un portrait de Miami, cette métropole tropicale étouffante dont nous connaissons les gratte-ciel par la série Les experts et les alléchantes annonces immobilières.
Il le fait à travers quelques personnages hauts en couleur, un couple de jeunes Cubains, Nestor et Magdalena, beaux, sportifs, intelligents, mais rendus naïfs par leur défaut de culture générale, un psychiatre mondain, un professeur franco-haïtien tirant le diable par la queue, un gourou de la Finance atteint de maladies sexuelles, un inquiétant oligarque russe amateur de peinture contemporaine.
D'où vient que l'on a du mal à entrer et à rester dans le roman ?
Est-ce l'écriture bizarre, pleine d'onomatopées ( Wwwwwwaaaaaooooohhhhh), ou de signaux de ponctuation signifiant que la phrase n'est pas prononcée ? C'est une pratique très agaçante et qui n'apporte pas grand chose.
Est-ce la relative pauvreté des traits de caractère, oū dominent la caricature et le portrait-charge ?
Est-ce la maigreur de l'histoire principale, qui d'ailleurs fait un mauvais sort à l'art moderne ? Malgré les références à Zola, on se demande souvent quand ça va démarrer, et où il veut en venir.
Back to blood déçoit les fidèles de Tom Wolfe, mais ça ne l'empêche pas de commencer une brillante carrière dans les gares françaises, sous le titre stupide de " Bloody Miami".
Éditions Jonathan Cape, 704 p,en anglais 21,60 €