Bien rentrés à Paris

...Malgré une arrivée mouvementée en gare d'Agen : la correspondance était de six minutes, mais si notre taxi était parfaitement à l'heure pour nous prendre au Calfour, le TER Limoges-Agen avait, lui, dix minutes de retard à son arrivée en gare de Monsempron-Libos. Déjà, j'échafaudais mille hypothèses car j'étais presque certaine que le TGV ne nous attendrait pas. Et en plus, nous étions chargés comme des mules : deux grosses valises, deux sacs pour les deux micro.....
Eh bien, nous y somme arrivés tout de même : on a jailli dans le passage souterrain, on a couru jusqu'au train qui était juste en train de partir, nous sommes montés comme on a pu dans la dernière voiture, et on a remonté tout le train archi-bondé jusqu'à la voiture 11. J'ai dû faire montre d'autorité pour récupérer nos places occupées par des voyageurs en surnombre, et Claude batailler ferme pour caser les deux valises, mais ouf, nous étions partis ! Et vue l'occupation de ce train, je me demande si nous aurions pu prendre le suivant en cas d'échec.
C'est égal, le voyage ne fut pas désagréable, avec un petit garçon à peine plus âgé qu'Hugo mais presque aussi beau, parlant indifféremment le français et l'anglais, pour qui la dernière heure de voyage fut bruyante, et dont la maman portait un vrai sac Hermès, et presque en face de moi une "dame" étrangement vêtue et coiffée : des demi-bottes plates en daim prune, des collants noirs et une robe moulante très courte noire, des cheveux coupés courts, violets eux aussi et crépés méthodiquement mèche à mèche, des ongles très longs, soigneusement manucurés et des bagues de pacotille à tous les doigts, des piercings brillants tout au long de l'ourlet des oreilles, passant tout le voyage à remplir des grilles de sudoku en machouillant du chewing gum. J'oubliais un détail : un âge compris entre 55 et 65 ans, un mari affalé en face d'elle, de vingt ans plus jeune, les oreilles dans un ipode que l'on entendant à dix pas....Dans un film, on penserait que c'est exagéré...