Tintin, héros absolu.....
Aujourd’hui 10 janvier, je tiens à
célébrer la première édition (1929) de TINTIN, le héros de toute la littérature
qui a le plus compté pour moi. Cela fait donc quatre-vingts ans que parut pour
la première fois le petit reporter aux culottes de golf, issu du crayon de
Georges Rémy ; et cette date mérite à mon sens d’être marquée.
Pour moi, qui ai lu, relu, acheté plusieurs fois l’édition complète des albums pour l’avoir toujours sous la main et de bonne qualité, je lui dois une très grande partie de ma culture générale. Si, si, Sciences-po Paris a compté, bien entendu, mais peut-être pas autant ! Les biographies de son auteur – en particulier celle de Pierre Assouline – m’ont passionnée. Le côté psychologique, les interprétations parfois tendancieuses ou farfelues que l’on a données de l’œuvre, sa signification politique analysée après coup…..
Pourquoi pas. Tintin évolue dans
un univers très majoritairement masculin, les femmes n’y ont pas le beau rôle
(mais c’était un tropisme de l’époque), le racisme est présent (mais c’était la
tendance générale du temps). L’acceptation des civilisations étrangères ne
l’est pas moins.
Tout simplement, je veux souligner
l’extraordinaire beauté formelle des images, très influencées par la technique
de l’estampe japonaise, la richesse des couleurs, l’exactitude des contextes
historiques. Certains albums ont été modifiés pour supprimer certaines
allusions (à l’action de l’IRGOUN par exemple), mais restent aujourd’hui de
très forte actualité : le trafic d’êtres humains à l’est de l’Afrique, le
commerce des armes, les haines balkaniques ….
Il est sans doute plus difficile aux
jeunes générations qui n’ont pas connu la guerre froide de faire une parallèle
entre les Bordures et les Syldaves, mais pensons au Kosovo…..Bref, les
personnages de TINTIN ont bercé ma jeunesse, et je les relis chaque année avec
bonheur : mon favori est le Capitaine Haddock, bien entendu, mais je
n’oublie pas les portraits de méchants : Alan, le Colonel Spounz, Rastapopoulos
qui traîne un vieux air d’Onassis – et de comparses : Séraphin Lampion,
Tryphon Tournesol, le marbrier, Tchang, le général Alcazar.
Ma plus grande déception :
Jean-Baptiste n’a pas encore commencé la lecture des albums. Cela montre que
Tintin commence à être démodé…J’espère bien que non….pour Jean-Baptiste en tous
cas !
Un dernier vœu : que Le Monde (comme il l’a fait pour la
série des Blake et Mortimer ou l’Histoire de France en Bandes dessinées de
LAROUSSE), ou toute autre publication sérieuse, réédite une série complète des
albums avec une introduction critique, replaçant chaque histoire dans son
contexte et indiquant les changements opérés au fil des éditions.
En résumé, mes trois albums préférés
restent : Le Lotus bleu, Le temple du Soleil et le secret de La
Licorne…..sans oublier On a marché sur la lune, prophétique en diable…..
1.
Tintin au pays des Soviets (1930)
2.
Tintin au Congo (1931)
3.
Tintin en Amérique (1932)
4.
Les Cigares du pharaon (1934)
5.
Le
Lotus bleu (1936)
6.
L'Oreille cassée (1937)
7.
L'Île
Noire (1938)
8.
Le Sceptre d'Ottokar (1939)
9.
Le Crabe aux pinces d'or (1941)
10.
L'Étoile mystérieuse (1942)
11.
Le Secret de la Licorne (1943)
12.
Le Trésor de Rackham le Rouge (1944)
13.
Les Sept Boules de cristal (1948)
14.
Le Temple du Soleil (1949)
15.
Tintin au pays de l'or noir (1950)
16.
Objectif
Lune (1953)
17.
On a marché sur la Lune (1954)
18.
L'Affaire Tournesol (1956)
19.
Coke
en stock (1958)
20.
Tintin au Tibet (1960)
21.
Les Bijoux de la Castafiore (1963)
22.
Vol 714 pour Sydney (1968)
23.
Tintin et les Picaros (1976)
24.
Tintin et l'Alph-Art (1986, réédité en 2004) (inachevé,
publication posthume)