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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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20 septembre 2008

« 37, quai d’Orsay », par Jean François-Poncet

« 37, quai d’Orsay », par Jean François-Poncet, Chez Odile Jacob - 23 €

Livre_JFPJean François-Poncet vient d’écrire un grand livre. Pas par la taille : il a fait tenir en 284 pages, d’une extrême densité il est vrai, une vie bien remplie de diplomate, de chef d’entreprise, d’homme d’Etat et de grand responsable local.

 

En communicant éprouvé, il sait que les textes longs lassent les lecteurs, et qu’il faut aller à l’essentiel. Et, pour l’essentiel, il sait faire : il nous livre sa vision et ses convictions, fermes et claires, jamais entachées de langue de bois.

 

La première, dans l’ordre du livre, et sans doute dans sa pensée, c’est la nécessaire amitié franco-allemande. Fils d’André François-Poncet, qui a vu la montée du nazisme de notre Ambassade à Berlin, il en connaît le prix, et il pense nettement que nous Français ne faisons pas tout ce qu’il faut pour la cultiver. De la méfiance de François Mitterrand face à la réunification à notre incapacité actuelle de comprendre l’attachement de l’Allemagne à une monnaie forte, nos fautes sont récurrentes, et les Allemands se lassent… C’est la première leçon de ce livre et elle est importante, parce que personne, à ma connaissance, n’a osé le dire aussi nettement. 

JFP

« JFP » a eu la chance d’être, comme collaborateur de Maurice Faure, un des négociateurs du traité de Rome. Depuis, il n’a jamais cessé d’être un des meilleurs spécialistes du sujet. Il raconte les avancées de l’Europe : les initiatives complices de Giscard et Helmut Schmidt, aboutissant au Conseil européen des chefs d’Etats et de Gouvernements, l’entente constructive entre Mitterrand et Helmut Kohl sur l’euro, ou le formidable travail de Jacques Delors sur l’Acte unique.

 Il expose aussi, sans détour, les incroyables bévues de Mendès France, qui a laissé mourir la Communauté européennes de défense, un soir de 1954 ou de Chirac, avec son referendum inexplicable (oui, il arrive à JFP d’être gentil et de jeter le manteau de Noë) .

 Sur le Général de Gaulle, JFP ne partage pas l’idée reçue, selon laquelle de Gaulle a certes rendu les choses plus difficiles, mais  a finalement « sauvé l’Europe » en validant le Traité de Rome. On lira avec intérêt son jugement sévère.

 

Abordant l’actualité brûlante, JFP estime que la traité simplifié porté par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel  reste la seule solution possible, et que l’Irlande peut se voir offrir un statut d’ Etat associé si elle s’obstine dans son opposition.

 

Troisième sujet : le septennat de Valéry Giscard d’Estaing, qui recèle une surprise : JFP a été le plus proche collaborateur du Président ; bien sûr, il défend et illustre sa lucidité et sa vision. Mais il semble avoir eu avec VGE des relations assez distantes (il écrit souvent : « je n’ai jamais compris pourquoi il a pris cette décision »). Cette réalité humaine est assez troublante.

 

Vient enfin le Lot et Garonne, département certes sympathique, mais qui a eu vraiment beaucoup de chance d’intéresser un tel manager et créateur.

 A tous ceux que passionne l’histoire contemporaine  - et l’avenir immédiat - de la France et de l’Europe, bonne lecture !

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