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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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26 mars 2024

Le droit au pardon, thriller juridique de John Grisham

Le thriller juridique est un genre majeur dans la littérature américaine et John Grisham (né en 1955), ancien avocat et Michael Connelly (né en 1956) en sont deux piliers, sans compter l’extraordinaire succès mondial des séries comme « Law and Order »  et « Les Experts ».

John Grisham continue sa série consacrée à son avocat fétiche (et alter-ego ?) Jake Brigance. Il nous emmène dans le sud profond, le Mississipi, là où il a vécu, et exercé pendant de nombreuses années avant de se consacrer à l’écriture.

Une contrée à l’écart du développement économique, où continue à sévir un racisme omniprésent malgré l’abolition de l’apartheid, mais où, en 1990, une jeune bourgeoisie noire commence tout juste à émerger. Bien entendu, Jake Brigance est un démocrate antiraciste. A trente-sept ans, il vit heureux auprès de son épouse Carla et de leur petite Hanna, assiste au service tous les dimanche dans la petite congrégation baptiste locale, ne rechigne pas à représenter des clients fauchés.

Malgré sa réticence acharnée car il sait que cette affaire ne peut que nuire à sa carrière, il est désigné d’office pour défendre le très jeune meurtrier du compagnon alcoolique et violent de sa mère après une dispute plus terrible que les autres. Le gosse a avoué, et même à 16 ans, il sera jugé comme un adulte et la sentence de mort sera automatiquement requise puisque la victime est un flic.

Toute la ville est vent debout contre le prévenu et son avocat. La famille de la victime ne cache pas son hostilité envers celui qui ose défendre le coupable. Comment assurer une défense crédible ?

Une occasion pour l’auteur de plonger dans la société américaine du sud agricole, celle de ceux qui préfigurent les admirateurs de Donald Trump, des adeptes du maintien de la peine de mort, du suprématisme blanc, de la drogue et des beuveries d’avant, pendant et après le travail, des violences conjugales et des crimes sexuels.

Le talent unique de Grisham est de mettre en scène des personnages attachants, et de décrire de façon à la fois précise et accessible les ressorts de la procédure pénale américaine – quitte, selon l’auteur lui-même, à inventer des lois qui n’existent pas – l’importance du choix des jurés – selon les techniques du Docteur Jason Bull incarné à la télévision par Michael Weawerly, le rôle crucial du juge, malgré tout motivé par le souci de sa réélection.

Les affaires judiciaires se présentent en effet selon un process plein de rebondissements et tout l’art des avocats est de les provoquer et/ou d’en tirer parti. Tout au long de ces représentations rituelles et terriblement encadrées, on attend avec angoisse les événements qui vont, ou non, aboutir à une décision favorable au client du héros …

Avec John Grisham, le suspens est total sur plus de 700 pages … et on attend la suite.

 

Le droit au pardon, A Time for Mercy (2020), traduit de l’anglais par Dominique Defert, édité chez JC Lattès et au Livre de poche, 762 p., 10,40€

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