Concours Eurovision 2021
Comme chaque année, mon vieux fond de midinette ressort, et je passe la soirée à regarder les prestations musicales sélectionnées par les différents pays pour le concours Eurovision. Je n’attends jamais la litanie des votes … c’est déjà bien ennuyeux de regarder les groupes se trémousser en rythme binaire, tapant des pieds chaussés le plus souvent de brodequins, comme des fouleurs de raisin dans la même cuve. Et c'est pour ce genre de "mélodies" que tant de jeunes déplorent la fermeture maintenue des discothèques ...
Je ne conteste pas le vote final du public mais je trouve méritoire la chanson brillamment défendue par la frêle Barbara, qui a gagné la médaille d’argent …
Pour le groupe italien, il faut déjà souligner leur effort de chanter dans leur langue. Et ils figurent parmi les rares. Que des pays pratiquant un idiôme trop peu répandu comme la Slovénie, la Grèce, Malte (encore que le titre de la chanson « Je me casse » soit confusif), ou la Lituanie, ou ne puissent choisir entre deux langues comme la Belgique chantent en anglais ne me choque nullement … Mais le Portugal ou l’Allemagne, je rêve. En revanche, j’ai apprécié le jeune chanteur suisse.
« L’ennui naquit un jour de l’uniformité » disait Antoine Houdar de la Motte … Les rythmes, les jeux de scène, les chorégraphies semblent tous des copié-collés.
Et je ne parle pas des costumes de ces dames : pour la plupart d’entre elles, un maillot à trous, tout incrusté de pampilles et de paillettes, avec des cuissardes argentées. La plus généreuse, et avec une fort belle voix, étant la représentante de Malte.
Ou encore Hurricane, pour la Serbie, un trio de Walkiries, archétype des fantasmes machistes … Au pinacle du mauvais goût, l’Allemagne et ses doigts dressés …
Quelles chansons m’ont le plus intéressée ? Russian woman, par exemple, surgissant d’un gigantesque manteau tadjik avec une mélodie populaire, l’Ukraine avec ses cris de bête sauvage et son pourpoint de plumes d’autruche vert, Israël et sa belle chanteuse Falacha et les tzitzis de ses danseurs.
Félicitations à Barbara Pravi, si frêle dans la simplicité d’une mise en scène sobre et surtout qui nous enroule dans une mélodieuse valse sans fin.
Je ne sais pas si « Voilà » fera succès en Europe - pas plus que le morceau du groupe Maneskin vainqueur … et d’ailleurs ce n’est pas le but de cette manifestation rituelle complètement ringarde, mais je suis certaine qu’elle aura un impact sur la suite de la carrière de cette très jeune auteure qui nous rappelle Piaf … et Barbara.
Voilà donc mon opinion.
NB : Je pense qu'il y a des pays qui font tout pour NE PAS gagner ce concours, qui implique d'avoir à organiser chez lui le prochain événement. Par exemple la Grande-Bretagne qui a choisi un interprête ni séduisant, ni doté d'une belle voix ...