Toussaint et jour des morts ... des précisions.
Il paraît que cet an-ci, on ne constate plus autant d’affluence dans les cimetières et que les fleuristes peinent à écouler leurs stocks de chrysanthèmes …
En effet, affaiblissement de la pratique chrétienne, souci écologique, manque de moyens pour affirmer son statut social à travers un monument funéraire luxueux … bien des familles recourent désormais à la crémation, et les cimetières manquent de place. C'est d'ailleurs ce que j'ai choisi pour mon propre compte.
Cependant, je me suis toujours interrogée sur la liaison entre la célébration des saints et en particulier des martyrs qui avaient donné leur vie pour la foi, et le rituel de « jour des morts » fixé au lendemain, qui n’est pas férié …
Faut-il donc un jour particulier dans l’année pour se souvenir des êtres qui nous furent chers ?
C’est dans le cœur qu’il restent à jamais … Néanmoins, je fais aussi le rapprochement avec cette célébration celtico-commerciale qui envahit nos étals en cette fin octobre : Halloween.
Et une fois encore – comme Noël fixé à la même date que les Saturnales païennes au jour du solstice d’hiver – la date de la Toussaint au 1er novembre a été arrêtée au VIIème siècle par la papauté.
J’emprunte ces lignes au site « le Messager » :
La célébration liturgique de la Toussaint, qui n’a pas de référence dans la Bible, débute le 31 au soir avec les vêpres et se termine à la fin du 1er novembre ? A son origine, elle n’avait rien à voir avec novembre et le 1er du mois.
Au IVe siècle, on célébrait bien les martyrs, mais le dimanche qui suivait celui de la Pentecôte sois le 7e dimanche après le dimanche de Pâques. Sa date change mais tombe toujours entre le 10 mai et le 13 juin. « La Toussaint a été longtemps célébrée à proximité des fêtes de Pâques et de la Pentecôte. Ce lien avec ces deux grandes fêtes donne le sens originel de la fête de la Toussaint : goûter déjà à la joie de ceux qui ont mis le Christ au centre de leur vie et vivre dans l’espérance de la Résurrection », explique l’Église catholique. L’église orthodoxe fête toujours la Toussaint le dimanche d’après Pentecôte.
En 610, le pape Boniface IV a imposé en France, pour la Toussaint, la date du 13 mai. « Après la transformation du Panthéon de Rome en sanctuaire, le pape Boniface IV le consacra, le 13 mai 610, sous le nom de l’église Sainte-Marie-et-des-martyrs. Boniface IV voulait faire mémoire de tous les martyrs chrétiens dont les corps étaient honorés dans ce sanctuaire. La fête de la Toussaint fut alors fêtée le 13 mai, date anniversaire de la dédicace de cette église consacrée aux martyrs ».
Le 1er novembre n’a été retenu en Occident comme date de Toussaint qu’à partir du VIIIe siècle. On la doit au pape Grégoire IV. Pour uniformiser la chrétienté, pour universaliser le rituel. À une époque où les cultes celtes célébraient la fête de Samain (fête de la fin de l’année celtique, avec la fin de la saison des moissons et le début de l’hiver) et où l’église britannique avait tenté d’imposer la fête chrétienne à cette même date pour en concurrencer l’attrait païen. »
Pour ma part, il n'est pas de jour que je ne songe à ceux qui ont tant compté pour moi et ne sont plus parmi nous.
Je m’interroge encore cependant sur la survivance d’un jour férié dans le calendrier de notre République qui s'affirme - et à just titre - laïque …