Crédit Commercial de France : le retour !
Dans le fond, j’ai toujours été à la fois séduite par la modernité, et profondément attachée à la tradition … et en tous cas, très fidèle à mes fournisseurs. Mais avec l’âge, je deviens de moins en moins favorable au changement dans mes habitudes.
Tradition et modernité, c’était la devise du Crédit Commercial de France, la plus importante banque privée jusqu’à sa nationalisation en 1982 puis sa privatisation réalisée sous le gouvernement d’Edouard Balladur en 1987, mais trop petite à l'échelle internationale pour rester indépendante. Elle fut achetée par la banque britanno-honkongaise HSBC en 2000 (Hongkong Shanghai Banking Corporation).
J’ai cependant un lien très fort avec cet établissement. C’est la première banque dans laquelle j’avais ouvert un compte personnel en 1970, car j’appréciais qu’elle envoyât un relevé après chaque opération – comme les CCP. Autre lien très fort : j’y ai travaillé pendant cinq années entre 1983 et 1988, notamment en charge de la rédaction en chef de la revue destinée à la clientèle de particuliers « Vif Argent ». Lorsque j’ai intégré mon dernier employeur, j’ai conservé mon compte bancaire et suis restée fidèle à cette banque lorsqu’elle fut devenue HSBC …
Et voici que le réseau des 244 agences HSBC de banque de détail situées en France a été revendu à My Money Group, présenté comme un groupe français issu du regroupement d’entités comme la Sovac (banque de Citroën), l’ex banque de General Electric, le Crédit de l’Est et la Banque Royal Saint Georges. En fait une filiale du fonds américain Cerberus.
C’est bien compliqué de changer de banque … donc je vais redevenir cliente d’un établissement dans lequel j’avais ouvert mon premier compte.
Tradition et modernité, pérennité d’une marque qui jouit encore d’une certaine notoriété (pour les plus anciens comme moi !) : c’est la tendance aujourd’hui comme Renault qui remet en valeur l’Alpine … que de se replonger dans le passé.
Un regret : l'ancien siège social du CCF au 103 Champs-Elysées qui fut à l’origine l’Elysée Place Hôtel (architecte Georges Chedanne) et où fut arrêtée Mata Hari en 1919, a été vendu au groupe LVMH !
Je serai attentive à la manière dont ce transfert sera effectué … puisqu’on me certifie que l’ensemble des personnels sera maintenu par la nouvelle direction …
Ce jeu de Meccano des financiers m’étonnera toujours.